Des Congolais composés essentiellement de femmes venant de partout en République démocratique du Congo et ceux vivant à l'étranger, ont remis au docteur Denis Mukwege un chèque de 100. 000 dollars, correspondant à la caution exigée pour être candidat à la présidentielle en RDC.
S’adressant à la population, le prix Nobel de la paix a franchi encore un pas vers la candidature, il a réalisé un discours de candidat, il a tracé les grandes lignes d'un projet présidentiel.
Il a remercié les Congolais et exprimé sa reconnaissance pour ce geste républicain.
« C’est un geste qui prouve que le peuple congolais veut le changement et veut se libérer du régime des prédateurs », a-t-il martelé.
Il promet de réfléchir pour analyser tous les aspects avant de se prononcer sur sa probable candidature, mais assure qu'il est engagé et déterminé à développer la République démocratique du Congo.
« Lorsqu'une population décide de faire le changement et que ce changement vienne de la base, cela prouve que cette population ne peut pas échouer. Des hommes et des femmes ont contribué avec tout ce qu'ils avaient et cela me responsabilise pour répondre à leur demande et je vais y réfléchir », a-t-il conclu devant une foule en liesse.
Le prix Nobel de la paix chasse sur les sujets régaliens avec un thème récurrent : la prédation, l’exploitation et le pillage des ressources naturelles.
La situation est grave et elle nécessite d’ouvrir un espoir. L’espoir de sortir notre pays de cette crise, l’espoir de changer de politique, l’espoir pour les Congolais d’être enfin protégés contre cette mauvaise gouvernance, mais aussi contre le chômage, contre la précarité et la pauvreté, a lancé le probable candidat, il a profité pour fustiger la classe politique congolaise toute tendance confondue.
Il a un seul objectif : rallier les classes populaires à sa cause.
L’homme qui répare les femmes va-t-il ausculter maintenant le Congo urbain, pré-urbain et rural, avec toutes ses fractures et ses îlots de contradiction ?
S’il a des atouts : il a un parcours professionnel couronné de plusieurs distinctions et reconnaissances mondiales parmi lesquelles, le Prix Nobel de la Paix 2018, Prix Sakharov en 2014, Prix de droits de l’homme de Nations Unies en 2008, etc, c’est un scientifique de renommée internationale, il est intègre et d’une moralité sans précédent, malheureusement, sa supposée candidature présente de réels inconvénients, le docteur Denis Mukwenge n’a pas d’ancrage politique et électoral, il n’a pas de partis politiques, il est perçu par certains Congolais et ses détracteurs comme un candidat imposé par des Occidentaux pour poursuivre la prédation des richesses congolaises.
Il n’a jamais occupé un poste politique, il ne connaît pas les codes, l’escrime politique et politicienne, il n’a pas d’expérience politique, pour gagner une élection présidentielle, il faut s’appuyer sur une base électorale, politique et un grand parti politique.
Pas très éloquent, le prix Nobel n’est pas un grand tribun, mais il s’est toujours distingué de la classe politique congolaise par sa rectitude-vertu rare-, chez les hommes politiques congolais.
S’il a toutes les qualités d’un homme d’État, les talents, de l’envergure, l'intelligence, l’honnêteté intellectuelle qui font la singularité des hommes politiques, il ignore les recettes politiques politiciennes, les trahisons, les ruses de la vie politique.
Peu connu par les Congolais, il doit sillonner la RDC pour réussir à inverser la tendance, la campagne électorale pour la présidentielle : ce sont des meetings, de déplacements, des attaques personnelles, les campagnes sont dures et violentes, en politique, il faut aussi convaincre, séduire, donner l’impression d’être proche de la population, la bataille de l'image reste aussi primordiale, il doit effacer l’image de rigidité qui lui colle à la peau et gagner en sympathie.
Malheureusement, il est bien seul à croire à son destin présidentiel ou pas, malgré la pression de ses soutiens et les attaques de ses détracteurs.
Jean-Claude Mombong