L’ancien président sud-africain Thabo Mbeki a partagé une analyse approfondie de la situation sécuritaire dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, mettant en lumière plusieurs problèmes fondamentaux qui entravent la résolution de la crise.
S’exprimant depuis Dar es Salaam en Tanzanie à la conférence qu’il donne chaque année à l’occasion de la Journée de l’Afrique, Thabo Mbeki s'est dit pessimiste quant à la démarche du président américain, sur la prochaine signature d’accords de paix entre Kinshasa et Kigali. Pour l’ancien président sud-africain, il s’agit d’un conflit entre les Congolais.
« Je pense que l'idée selon laquelle le gouvernement congolais et le gouvernement rwandais peuvent se rencontrer et signer un accord de paix est bonne. Mais croire que cela résoudra les problèmes de l'Est du Congo est faux. Cela a déjà été tenté auparavant. Nous continuons à dire à tout le monde que les problèmes de l'Est du Congo sont internes au Congo. Ils ne proviennent pas de l'extérieur des frontières congolaises. Ainsi, peu importe ce que font les Américains pour encourager Kinshasa et Kigali à se rencontrer, cela ne résoudra pas les problèmes du Congo. Ces problèmes doivent être résolus par les Congolais eux-mêmes », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter que « ce qu'avaient dit les Africains, vous vous en souvenez. Lorsque la SADC et la Communauté d'Afrique de l'Est se sont réunies, c'est que nous devons encourager l'instauration de la paix entre les Congolais. Kinshasa doit dialoguer avec le M23. Ils doivent tout régler. C'est la bonne attitude à adopter. Vous pouvez discuter avec l'Ouganda, le Rwanda, etc., de leur propre attitude à l'égard du Congo, mais la solution aux problèmes des Congolais ne se trouve pas au Rwanda, mais plutôt à Kinshasa ».
Thabo Mbeki a évoqué la perception de la population dans les zones contrôlées par le M23, où certains manifesteraient une forme de sympathie à l’égard du mouvement rebelle. À ses yeux, cela reflète un malaise profond lié à la gouvernance actuelle.
Face à ces défis, l’ancien président sud-africain a lancé un appel au président Félix-Antoine Tshisekedi pour privilégier la cohésion nationale. Il a rappelé que seule l’unité du peuple congolais pourrait permettre de faire face aux conflits armés et aux tensions ethno-politiques qui minent le pays.
La Gazette du Continent