Le 8 avril 1997, Mobutu décrète l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire zaïrois. C’était au lendemain de la prise de la ville de Mbuji-Mayi par les forces de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila.
Crise politique, crise institutionnelle, la rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila ne cesse de s'étendre à travers le pays.
Le maréchal Mobutu demanda à la classe politique de désigner un premier ministre, conformément à la Constitution. La classe politique lui a désigné M. Étienne Tshisekedi, qui a été nommé.
Dès le lendemain, le premier ministre Etienne Tshisekedi a remis en cause non seulement la Constitution, mais aussi tous les autres textes promulgués pendant la période de transition. Il voulait dissoudre le Parlement (HCR-PT, Parlement transitoire, non élu).
Sur la base de la sécurité publique et l’ordre public, le bureau du Parlement sollicite et obtient du président que l'état d'urgence soit décrété. Une mesure exceptionnelle, mais prévue par la Constitution.
Lorsque le pays est en guerre, le fonctionnement régulier des institutions est interrompu par des troubles intérieurs, le chef de l'Etat proclame l'état d'urgence.
Le maréchal Mobutu prît donc deux mesures, il nomme des gouverneurs militaires dans les régions non occupées et il décrète l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire Zaïrois. Il s’agissait, en fait, des mesures exceptionnelles qui avaient été mises en places, justifiées par le cas de péril imminent du Zaïre : des restrictions de certaines libertés fondamentales, notamment la liberté de circulation ou encore la liberté de presse.
Le maréchal Mobutu nomme un nouveau Premier ministre, le général Norbert Likulia Bolongo (en remplacement d’Etienne Tshisekedi) ainsi que 5 gouverneurs militaires des régions encore sous son contrôle : le Bandundu, le Bas-Zaïre, l’Equateur, le Kasaï occidental et Kinshasa.
Le Premier ministre militaire conduira le gouvernement de crise pour une durée limitée et pour accomplir de missions précises : la pacification du pays ; la restauration de l'ordre, de la sécurité et de l’autorité de l’État, restaurer l’unité et l’intégrité du territoire.
Il lui avait également assigné de créer les conditions propices au bon déroulement des négociations avec les rebelles et la communauté internationale, la réorganisation de l’armée en garantissant la cessation des hostilités, ainsi qu'à celui du processus de démocratisation.
Jean-Claude Mombong