La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l'est de la République Démocratique du Congo, est le théâtre d’une crise humanitaire persistante due à l’afflux massif de personnes déplacées.
Parmi elles, des enfants vivant avec un handicap se battent quotidiennement pour survivre, réduits à mendier au rond-point dit « Instigo », en plein centre-ville.
Ces enfants, privés d’enfance et exposés à des dangers multiples, témoignent de la dure réalité qu’ils affrontent. « Dans notre site, nous ne recevons pas assez d’aide humanitaire. La faim nous force à mendier », confie l’un d’eux. Certains, comme ce jeune garçon qui rêve de lancer un petit commerce après avoir épargné 50.000 francs congolais, tentent de conserver l’espoir d’un avenir meilleur.
Cette situation met en lumière le manque criant de soutien humanitaire dans les camps de déplacés situés en périphérie de Goma, notamment à Munigi. Les conditions de vie y sont précaires, avec une insuffisance notoire de nourriture, d’eau potable et de services de base. Malgré les efforts déployés par plusieurs organisations humanitaires présentes sur place, l’aide reste insuffisante pour répondre aux besoins de ces populations vulnérables.
Le rond-point Instigo est ainsi devenu un lieu emblématique de cette détresse. Chaque jour, ces enfants déambulent entre les véhicules, quémandant de quoi subvenir aux besoins de leurs familles souvent monoparentales et démunies. La société civile, tout comme certaines organisations locales, appelle à une intensification des efforts pour venir en aide à ces familles déplacées et offrir des solutions pérennes.
Cependant, l’urgence ne se limite pas à l’assistance humanitaire. Pour beaucoup, le retour à la paix dans les zones d’origine de ces déplacés demeure la solution la plus viable et durable. En attendant, ces enfants continuent de survivre dans des conditions indignes, symboles poignants d’un conflit qui ne cesse de détruire des vies.
Il est essentiel que la communauté internationale prenne la pleine mesure de cette situation. Alors qu’elle se mobilise pour d’autres crises mondiales, la détresse des déplacés de Goma mérite une attention accrue et des actions concrètes pour répondre aux besoins immédiats et préparer un avenir plus stable pour ces populations.
Magloire Mutulwa