Le village de Kitembo, niché dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, fait face depuis deux ans et demi à une grave crise d’accès à l’eau potable.
Malgré les engagements répétés de l’organisation humanitaire Médecins d’Afrique (MDA), les sources d’eau de Kanjanja et Katolo, promises pour soulager la population, restent inopérantes à ce jour.
Selon Sadiki Juge, un acteur communautaire engagé dans la sensibilisation sanitaire, les habitants sont contraints de puiser leur eau directement dans le lac voisin. Cette eau, non traitée, est aujourd’hui à l’origine de plusieurs cas de choléra signalés dans les aires de santé de Muchibwe et Bulenga.
Face à cette situation, Sadiki Juge lance un cri d’alarme à l’endroit des autorités locales ainsi que des organisations humanitaires. Il appelle à une action rapide pour éviter une flambée épidémique aux conséquences sanitaires potentiellement désastreuses pour cette population déjà vulnérable.
Cette crise soulève également des interrogations sur la coordination et la durabilité des projets humanitaires dans la région. Les habitants, qui avaient placé leur espoir dans les promesses de MDA, se sentent aujourd’hui abandonnés, alors que la saison sèche menace d’aggraver encore davantage la pénurie.
La santé publique étant en jeu, les acteurs locaux plaident pour une implication plus ferme des services étatiques, avec un suivi rigoureux des engagements des ONG opérant dans des zones à haut risque sanitaire.
Le manque d’accès à l’eau potable dans des localités comme Kitembo rappelle une réalité amère : dans certaines zones du pays, les droits élémentaires restent inaccessibles, malgré la présence visible d’intervenants humanitaires.
Magloire Mutulwa
