« Le territoire de Yumbi, province du Maï-Ndombe s'est réveillé le 27 septembre 2023 sous le coup d'un grand choc. En effet, Monsieur Nkama Bakana Pablo de la tribu Batende, était parti poser ses nasses dans l’Îlot appelé Libabanga, non loin du Village Nkolo ». C'est en ces termes que le député Sébastien Randolph Mbanga Manzimi a informé l’assemblée plénière par une motion d’information les députés nationaux. Au dernières nouvelles, cette affaire a été portée devant l’Auditorat militaire et l’audience d’introduction le 2 octobre 2023.
Le village Nkolo est habité par 2 tribus, les Batende et les Banunu, qui composent le territoire de Yumbi. Son fils ainé voyant l'heure habituelle de retour de son père s'approcher, est allé l'attendre au Beach. Mais son père tarda à venir. Le fils décida de traverser le fleuve pour aller à l'endroit où son père à l'habitude de poser ses nasses. En y arrivant, l'enfant retrouva la pirogue et non loin de là, le corps de son père traînait par terre sans vie. Consterné, il rentre au village pour alerter les gens.
Les autorités militaires, policières et de l'auditorat se sont rendues le 27 septembre 2023 sur l’îlot. Elles ont trouvé le corps renversé avec des blessures partout sur le dos, le cou-coupé. La gorge aussi est coupée. Le corps était sur le point d'être décomposé. Elles l'ont ramené au village Molende. Les Batende et les Banunu sont deux principales communautés qui composent le territoire de Yumbi. Ce dernier porte encore les stigmates des affrontements de décembre 2018.
« En plus, d'aucuns allèguent que les conflits qui se produisent dans le territoire de Yumbi à la veille des élections, le sont pour réduire l'électorat de l'adversaire. Argument que je n'ai jamais épousé personnellement. Toutefois, nous sommes à la veille de la campagne électorale, Voilà que des inconnus viennent d'abattre un sujet Motende au fleuve. Et souvent, Honorable Président, quand un conflit surgit entre les deux communautés, les Batende ont tendance à empêcher les Banunu d'entrer en forêts pour faire les champs et les Banunu, peuple pécheur, ont aussi tendance à empêcher les Batende de fréquenter le fleuve et ses îlots ».
Pour cet élu de Yumbi, les deux communautés sont en pourparlers de réconciliation sous la médiation d'une ONG appelée Interface et ce, depuis les événements des 16 et 17 décembre 2018. Le processus est suffisamment avancé. Voilà que soudain, le diable, ennemi de la paix, survit encore. Et celui que l'on vient de tuer au fleuve, est un ressortissant de la tribu Batende. « Honorable Président, vous comprendrez aisément la direction dans laquelle iront les doigts accusateurs, surtout qu'il est tué non loin du village Nkolo, précisément non loin du quartier au bord du fleuve où résident nos frères Nunu ».
C'est pour souligner le danger qui peut pointer à l'horizon. C'est aussi l'occasion pour l’élu de Yumbi d'attirer l'attention de l'Exécutif tant national, provincial que territorial pour que des mesures sécuritaires soient envisagées dans un bref délai afin d'éviter l'esprit de vengeance que peuvent encore susciter les discours électriques des campagnes électorales dans ma circonscription électorale. Randolph Mbanga Manzimi ainsi tenu à alerter l'opinion nationale et internationale en vue de veiller au grain à la situation sécuritaire dans ces coins déjà meurtris par des conflits intercommunautaires.
Au mois de décembre 2018, plus mille personnes avaient été tuées dans un conflit opposant les deux communautés du territoire de Yumbi. Des arrestations avaient eu lieu et des personnes impliquées dans ce conflit sont détenus à la Prison Militaire de Ndolo. Les audiences se poursuivent jusqu’à ce jour.
La Gazette du Continent
