L’argent manque pour les déplacés de guerres des camps du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri

L’argent manque pour les déplacés de guerres des camps du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri

629,7 millions de dollars américains sont nécessaires de toute urgence pour maintenir et accroître l'aide vitale au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. Les conditions de vie des personnes hébergées dans les camps qui ont fui les conflits en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu sont devenues désastreuses avec l'arrivée de la saison des pluies. Les familles s'abritent sous des couches de bâches soutenues par de minces branches de bois alors que les pluies s’abattent et créent des conditions invivables.

Outre l'aggravation de l'insécurité alimentaire, les mauvaises conditions d'hygiène aggravent la crise sanitaire. L'UNICEF rapporte que le choléra sévit dans les camps, alors que la RDC est confrontée à la pire crise de choléra depuis 2017. Comme le conflit ne faiblit pas, les gens sont forcés de quitter leurs maisons et le seul abri qu'ils peuvent trouver est dans ces camps.

Le manque de financement empêche toute extension du programme à ceux qui ont des besoins extrêmes. L'assistance du PAM est requise par 3,6 millions de personnes dans ces provinces d'extension, mais les ressources ne sont pas disponibles. Le PAM est contraint de prendre des mesures de priorisation extrêmes, telles que focaliser les ressources sur les personnes déplacées internes dans les camps, laissant de nombreuses personnes, y compris les communautés d'accueil, vulnérables à une grave insécurité alimentaire.

Le PAM lance un appel urgent pour obtenir 629,7 millions de dollars américains afin de répondre aux besoins les plus urgents dans les trois provinces d'intensification pour les six prochains mois - de septembre 2023 à février 2024 - afin de couvrir les besoins de 3,6 millions de personnes.

Assistance d’urgence

Au cours du premier semestre 2023, le PAM a fourni une aide alimentaire d'urgence, en espèces et nutritionnelle à 500.000 personnes par mois dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri. Grâce aux capacités supplémentaires mises en place dans le cadre de l'intensification de ses activités, le PAM a aidé 748.000 personnes en juin et 1,2 million de personnes en juillet en leur apportant une aide en espèces, en nature et nutritionnelle. En août, le PAM a ciblé 1 million de personnes avec une aide en espèces et 500.000 personnes avec une aide alimentaire en nature.

Le PAM aurait pu aider davantage de personnes dans le besoin s'il avait disposé de plus de ressources. À partir d'octobre, les ressources en espèces sont désespérément faibles et le PAM sera contraint de réduire considérablement les distributions d'espèces, ce qui aura un impact sur le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire qu'il peut aider, y compris les femmes et les jeunes enfants.

Pour compenser le manque de fonds pour les distributions en espèces, le PAM augmente ses activités alimentaires en nature dans les trois provinces touchées par le conflit. Cependant, des ressources sont requises d'urgence pour acheter des légumineuses et de l'huile végétale afin de compléter le panier alimentaire, qui risque actuellement d'être réduit à une demi-ration.

Le PAM a du mal à répondre aux besoins des 1,5 million de personnes qu'il cible, ce qui ne représente déjà que 42 % des 3,6 millions de personnes ciblées par le PAM dans le cadre de l'évaluation des clusters sécurité alimentaire, et 22 % des 6,7 millions de personnes en situation d'urgence et de crise d'insécurité alimentaire (IPC 3+).

L’histoire de Feza

Feza et ses enfants ont fui Masisi, où le conflit les avait contraints à quitter leur maison, à la recherche d'un abri et d'une sécurité. Elle a trois enfants et a donné naissance à son plus jeune il y a un mois. Elle craint pour leur santé, en particulier pendant la saison des pluies.

"Nous souffrons beaucoup en vivant ici et nous ne trouvons pas de nourriture régulièrement. Les enfants tombent malades parce qu'ils ne mangent pas. Nous souffrons beaucoup pendant la pluie. Lorsqu'il pleut, la pluie tombe sur nous". Le soutien du PAM offre à Feza une lueur d'espoir qu'elle et ses enfants seront assistés dans ces conditions difficiles.

 

La Gazette du Continent

La Gazette logo

Newsletter

Inscrivez-vous pour ne rien rater