Les récentes accusations de la République Démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda ont jeté une lumière crue sur les activités d’exploitation minière illicite dans la région des Grands Lacs. Les autorités congolaises ont officiellement dénoncé le rôle présumé du Rwanda dans la facilitation et le soutien de ces opérations, alimentant ainsi les conflits armés qui déstabilisent la région depuis des décennies.
Selon les informations divulguées par le Ministère des Mines de la RDC, le Rwanda serait impliqué dans une stratégie de diversion visant à faciliter l’exportation illicite des minéraux de la filière 3T (étain, tantale et tungstène). Ces activités sont principalement concentrées dans des zones telles que Rubaya et ses environs, où les minéraux sont extraits illégalement avant d’être acheminés vers des entrepôts au Rwanda et en Ouganda pour être vendus sur le marché international, donnant l’illusion qu’ils proviennent de sources légales.
Face à cette situation, le gouvernement congolais a pris des mesures fermes en retirant le permis d’exploitation 4.731 dans le but de reprendre le contrôle des zones riches en minéraux et de mettre un terme à leur exploitation illégale. Ces activités minières illicites ont été identifiées comme une source de financement direct des groupes armés opérant dans la région qui commettent des violations flagrantes des droits de l’homme, y compris l’exploitation des travailleurs et le recrutement forcé.
Dans leur communiqué, les autorités congolaises ont appelé les Nations Unies et le Conseil International sur les Ressources de la Région des Grands Lacs à reconnaître ces activités comme une menace sérieuse pour la paix et la sécurité régionales et internationales. La RDC demande également une action concertée de la part de tous les acteurs concernés, y compris les consommateurs finaux des minéraux, en faveur d’un approvisionnement responsable en substances minérales.
En parallèle, des efforts sont déployés pour canaliser toute la production minière dans le circuit officiel de commercialisation par des entités telles que la coopérative minière SAEMAPE, afin d’assurer la traçabilité des minéraux et leur conformité avec les réglementations internationales contre les minerais de conflit. Ces initiatives visent à restaurer la confiance dans les parties prenantes économiques légitimes de la région tout en atténuant les risques liés à l’exploitation minière illégale.
La Gazette du Continent