SONECA, SOCODA l'épineux problème des droits auteurs en RDC

SONECA, SOCODA l'épineux problème des droits auteurs en RDC

Encore raté ! À la création de la société congolaise des droits d'auteur par le ministre de la Culture de l’époque Paul Mushiete en 1968, le but visé fut de protéger les œuvres de nos artistes dans toutes les catégories afin qu’ils vivent décemment. Une œuvre protégée, un avenir garanti pour les : pasticiens, comédiens, écrivains, musiciens, poètes, sculpteurs etc....


Paul Mushiete, ministre de la Culture de l’époque 

Plusieurs années après, cet objectif initial semble-t-il atteint ?

Les artistes, et surtout les musiciens congolais ne profitent toujours pas de leurs œuvres, vivant comme des parasites et parias de la société contrairement dans les pays occidentaux, où une seule chanson rendra un musicien riche ; ses descendants vivraient de ses œuvres pour toujours comme étant usufruitiers après sa mort.

Nous sommes habitués en RDC de voir un artiste ayant marqué son époque, quémander une assistance financière en cas de maladie, presque abandonné seul à son triste sort.

En cas de décès, l’État sera appelé à la rescousse par la corporation des musiciens avant l’organisation des obsèques. Ce qui n’est pas normal. Où sont donc partis ses droits d’auteur ? Volatilisés ? Une preuve : le corps de Lokasa Denis décédé en Amérique au mois de mars dernier et rapatrié au Congo pour y être enterré, patiente toujours dans une morgue à Kinshasa. Tiens tiens !

Les descendants des artistes décédés, obligés de constater avec amertume l’exploitation des œuvres laissées par leurs géniteurs par les autres à leur corps défendant. Un cas très récurrent.

Et pourtant, l’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir d’un nouveau régime fut très grand en vue de l’instauration d’un véritable État de droit tant claironné pour voir enfin le droit de chaque citoyen congolais respecté, et qui s’est avéré avec le temps d’être une vraie chimère. Un espoir déçu.

La justice congolaise, une des grandes déceptions.

Le premier coupable est avant tout l’État congolais, censé protéger les travailleurs congolais en garantissant leurs droits de travail. Mais au contraire, ces derniers sont abandonnés à la merci des employeurs véreux et néo-esclavagistes.

La gestion de la société des droits d’auteur au Congo est très opaque, donc difficile à un musicien non-instruit de comprendre les rouages, subterfuges, enterloupes et manigances qui le rendraient étourdi. Une administration de la société complice des détournements de droits des affiliés et megestion.

Le ministère de tutelle complaisant ?

Comment cela pouvait-il en être autrement ?

Car les patrons des orchestres congolais ne payent pas vraiment leurs musiciens et les exploitent abusivement.

Confier la gestion de la SONECA voire SOCODA aux musiciens, c'est donc amplifier ce système d'exploitation abusive des musiciens à l’échelle nationale.

Un adoubement.

Les patrons d’orchestres congolais, habitués à l’impunité pour cause du laxisme de nos autorités, continuent de se servir de la sueur des autres, des orphelins et veuves de défunts artistes.

La gestion de la SOCODA serait le morceau d’eisberg, la partie émergée de la corruption qui gangrène la société congolaise à tous les niveaux.

Il faudrait que les musiciens congolais organisent leurs groupes musiciens avant de prétendre à une quelconque gestion de la société congolaise des droits d’auteur.

La malhonnêteté reste manifeste dans ce milieu.

Mais il est quand même triste de constater que 55 ans après la création de la SONECA par le ministre congolais de la Culture Paul Mushiete, un poète et écrivain ; le sort des artistes congolais dans tous les domaines n’a toujours pas évolué malgré leurs prouesses. Les artistes congolais, pourtant riches, meurent pauvres

Jusqu'à quand perdurera cette malheureuse situation ?

 

Dary-Abega

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