Quatre militaires condamnés à la peine de mort pour meurtre à Katana dans le Sud-Kivu  

Quatre militaires condamnés à la peine de mort pour meurtre à Katana dans le Sud-Kivu  

Le Tribunal militaire de garnison de Bukavu au Sud-Kivu siégeant en chambre foraine à Katana dans le territoire de Kabare a condamné le 25 mai 2024 quatre militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo à la peine de mort. Ils étaient poursuivis en procédure de flagrance pour tentative de meurtre, meurtre et responsabilité de commandement. Deux militaires ont été acquittés faute de preuves suffisantes. Le ministère public a déféré devant le tribunal Félix Kayembe Nyembwe, Mémoire Tedika Mayaka, Emmanuel Butulu Ekutshu, Patrick Mahumba Ngalamulume, Jean Bakaya Ngalamulume et Théophile Mbiyayi Tezi.Tous les militaires condamnés n’ont pas bénéficié des circonstances atténuantes.
  
Patrick Mahumba Ngalamulume, Théophile Mbiyayi Tezi, Emmanuel Butulu Ekutshu et Mémoire Tedika Mayaka ont été ainsi condamnés à la peine de mort. Le sous-lieutenant Mémoire Tedika Mayaka et le lieutenant Félix Kayembe Nyembwe ont été acquittés de charge de responsabilité de commandant. « Nous trouvant en matière du droit national, le tribunal a estimé qu’ils ne sont pas coupables et les en acquitte ». Le tribunal a déclaré recevable et fondé les prétentions des parties civiles. Les quatre militaires ont été également condamnés à payer solidairement avec l’Etat congolais des dommages et intérêts de l’ordre de 10.000 dollars américains à chacun.

Parmi Les 4 militaires condamnés, un, avait menacé avec son arme dans la soirée du mardi 21 mai 2024 vers 19 heures à son domicile, le chef de village de Kahung, Christian Makombe Cizungu, un autre qui avait tué Cizungu Kisangani Nyamurhondola a son domicile à Kahungu dans la nuit de mercredi 22 mai 2024.

Deux militaires condamnés avaient tiré à bout portant sur la population civile non armée qui manifestait son mécontentement à la suite de l'assassinat d’un manifestant. Les manifestants ont dénoncé le comportement malsain des militaires du bataillon spécial qui ont tué un jeune homme de 20 ans du nom d’Alain Kakala Munganga et blessant gravement 12 autres dont 2 se trouvent entre la vie et la mort.

Jugement salué par la société civile de Katana

« Au nom de la Nouvelle dynamique de la société civile du territoire de Kabare, nous avons un sentiment de satisfaction du verdict rendu par le tribunal militaire de garnison de Bukavu qui vient de condamner à la peine de mort ces militaires qui ont tiré sur la paisible population, sur des citoyens innocents et sur des gens qui n'ont pas de problème », s’est réjoui Innocent Muhiganya, président territorial de la Nouvelle Dynamique de la société civile de Kabare.

Le jour du drame, les habitants de Katana ont manifesté leur mécontentement de la situation qu’ils vivent dans leur territoire. Deux personnes ont été tuées pendant la manifestation par des militaires bien identifiés. Un militaire avait menacé avec son arme le chef de village de Kahungu.

« Ce jugement apaise la population de Katana. Ce verdict va servir de leçon et d'éducation aux militaires qui pensent que la population civile est parmi les cibles. Nous demandons au tribunal militaire la réparation du préjudice en faveur des familles des victimes. Que le gouvernement congolais qui a donné à ces militaires les armes pour tuer la population puisse payer les indemnités à ces familles dépourvues, à ces familles malheureuses, à ces familles qui restent aujourd'hui sans appui, sans leader, sans responsable ».

Pour la société civile de Kabare, « ce jugement servira d'une bonne leçon aux autres militaires qui viendront dans ce groupement pour la défense de la patrie et non pour la chasse à l'homme. Nous demandons à la population d’être vigilante et prudente pour qu’elle ne cède à aucun caprice des militaires ou à une influence des militaires qui tentent de coucher de force avec des femmes et des filles. Nous ne céderons pas à leur caprice. Nous ne céderons pas à leur pression jusqu'à ce que les droits de l'homme soient respectés dans notre contrée ».

Le président de la Nouvelle dynamique de la société civile de Katana dénonce les menaces dont il serait victime de la part des militaires de ce bataillon pour avoir accompagné les victimes de cette « barbarie » afin que justice soit faite et qu'elles soient rétablies dans leurs droits.

 

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