Nord-Kivu : 78 morts en quatre mois, la ville de Goma sous tension, en péril et dans la terreur

Nord-Kivu : 78 morts en quatre mois, la ville de Goma sous tension, en péril et dans la terreur

La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, traverse une période d’insécurité préoccupante. Selon un rapport publié par la Coordination Urbaine de la Société Civile le 11 août 2024, au moins 78 personnes ont été assassinées entre avril et juillet 2024. En plus de ces meurtres, six enlèvements ont été recensés, tandis que la criminalité nocturne, les vols à main armée, les incursions dans les domiciles et d'autres formes de violence se sont multipliés.

Le président Urbain de la Société Civile de Goma, Marrion Ngavho Kambale, a révélé que ces incidents incluent également 23 incendies criminels, 9 accidents de la route, ainsi que plusieurs cas de viols, agressions physiques et extorsions. Le rapport souligne également les effets néfastes de la sur militarisation de la ville, notamment avec la présence de membres de la Force d’autodéfense "Wazalendo", dont on ne sait pas identifier les "vrais" et les "faux", souvent impliqués dans des tracasseries militaires et policières.

Le document pointe du doigt plusieurs causes de cette montée de violence : l’augmentation du coût de la vie, la mauvaise gestion des troupes militaires, la circulation incontrôlée d'armes, et la consommation d'alcool et de drogue. Le rapport dénombre 221 incidents documentés durant ces quatre mois. En réponse à cette situation, la Société Civile appelle les autorités provinciales et nationales à agir rapidement pour restaurer la sécurité dans la ville.

Par ailleurs, dix corps sans vie ont été découverts dans les rues de Goma, renforçant le climat de terreur. La population locale, confrontée à cette insécurité croissante, est appelée à coopérer avec les forces de sécurité en dénonçant les malfaiteurs.

Face à la gravité de la situation, le Gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami N'kuba, a pris des mesures drastiques pour rétablir l’ordre. Lors d’une réunion tenue le 12 août 2024, il a exigé que les véritables volontaires du groupe "Wazalendo" rejoignent les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sur le front. Les individus se faisant passer pour des membres du groupe seront traqués et remis à la justice militaire.

Le Gouverneur a réaffirmé l’engagement des autorités provinciales et du gouvernement central à soutenir les "Wazalendo" respectueux des droits humains dans leur lutte aux côtés de l’armée contre la rébellion de l'Alliance Fleuve Congo-M23, qui occupent certaines zones des territoires de Masisi, Rusthuru, et Lubero en Province du Nord-Kivu.

 

Magloire Mutulwa

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