Cela ne fait aucun doute que le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, bien que la Constitution actuelle, cette loi fondamentale sur laquelle il a prêté serment en 2019 et 2024, à deux reprises, lui donne le privilège d'initier une révision des certaines dispositions ou articles tout en se réservant à toucher aux articles clés, s'est prononcé sur une possible modification constitutionnelle et dont une commission serait mise en place pour étudier cet impératif dès l'année prochaine, 2025, afin de l'adapter à nos réalités, (Qui-est-ce celui qui va m'empêcher moi, le garant de la Nation, de modifier la Constitution...).
C'est le discours tenu en espace d'un mois à Kisangani où l'actuelle Constitution a été rédigée et Lubumbashi dans lequel le président était à la fois menaçant et méprisant envers ses adversaires politiques dont l'opposition (opposition des affamés, la justice va s'occuper de celui qui va manipuler la population) et la société civile qui regorge en son sein les toutes puissantes confessions religieuses, catholique et protestante, dont certains hommes de Dieu critiquent ce projet, s'est attiré la foudre de colère de ceux qui ne l'entendent pas de cette oreille. Pas de changement de Constitution ni de troisième mandat.
A ce sujet, les uns comme les autres se sont mis ensemble en un front commun uni, non pour la conquête du pouvoir, mais plutôt pour s'opposer à toute tentative du pouvoir, de modifier la Constitution actuelle et s'octroyer un troisième mandat selon les opposants, comme cela fût le cas en 2015-2016, où des hommes et des femmes l'opposition s'était battue bec et ongles au péril de leur vie (Thérèse Kapangala et Rossy Tshimanga), pour barrer la voie, au côté de l'église catholique et protestante au régime Kabila.
''Ne touche pas à ma constitution''
L'histoire retiendra et se souviendra du rôle majeur qu'aurait joué la CENCO dans cette bataille. Droit dans ses pensées et loin de faire de la politique active, mais par sa mission prophétique, celle de dénoncer, rappeler à l'ordre et surtout pousser le gouvernement et les dirigeants à faire du bien pour la population qui est le peuple de Dieu, à travers l'éveil de conscience des chrétiens et des hommes de bonne volonté, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, Archevêque métropolitain de Kinshasa a répondu au parti au pouvoir avec de mots biens choisis et placés selon certains analystes. C'était lors de la célébration des journées diocésaines de jeunes le 24 novembre 2024 en la fête du Christ-Roi de l'Univers.
''Tout royaume passera, méfiez-vous des marchands d'illusions... Ce n'est pas le changement de la Constitution qui va vous donner du travail à la fin de vos études ni permettre aux jeunes de quitter Masina et arriver à Gombe à temps. Ils nous ont fait passer beaucoup de temps pour rien. Ne vous laissez pas distraire par des fausses promesses'', a-t-il lancé aux jeunes venus nombreux de quatre coins de la ville province de Kinshasa.
Et pourquoi les jeunes, en réalité, ceux-ci sont souvent mis au-devant de la scène par les politiques, se servent d'eux et sont tentés à toute séduction.
En même temps, loin du pays et de son passage à Paris en France, Olivier Kamitatu, ancien président de la Chambre basse du Parlement, qui a vu, sous ses hospices, la rédaction, le débat, le vote et la promulgation le 18 février 2006 de la Constitution qui régit la RDC actuellement, qualifie Félix-Antoine Tshisekedi de manipulateur et qui cherche à s'éterniser au pouvoir.
''Ce n'est pas une Constitution des belligérants. M. Félix Tshisekedi est un homme qui manipule l'opinion. Il veut une Constitution prête à porter dans l'objectif de s'octroyer un troisième mandat et s'éterniser au pouvoir au-delà de 2028. C'est une présidence à vie qu'il cherche. Il aura une partie difficile, car le peuple qui se trouve dans une misère ne va jamais le tolérer. Il a marché sur la mémoire des jeunes qu'il avait envoyés dans la rue à l'époque. Rossy Tshimanga et Thérèse Kapangala sont morts à cause de cette Constitution", a fait savoir le porte-parole de Moïse Katumbi qui fait une forte révélation.
''C'est Moïse Katumbi qui a amené Félix Tshisekedi à Quais d'Orsay en France, à Washington aux États-Unis pour dénoncer le projet du régime de l'époque'', a révélé à l'opinion Olivier Kamitatu qui invite les caciques du pouvoir à se rappeler de l'histoire bien que ce silence cathédrale.
''Ce silence cathédrale de Kamerhe, Bahati et Bemba se justifient parce qu'ils ont participé à l'élaboration de ce texte. Ils doivent se rappeler'', dit-il.
Ce silence cathédrale n'a pas laissé indifférent le parti au pouvoir, UDPS de critiquer farouchement et tenter de pousser ces alliés à se prononcer le plutôt possible.
Inquiète, l’UDPS veut une adhésion populaire de Kamerhe, Bahati et Bemba à l'idée de changer la Constitution.
Si Mboso et certains comme Sama Lukonde ont apporté leur soutien au projet, par contre ces caciques ont d'autres agendas et aspirent à la magistrature suprême, notent certains observateurs. Ces derniers ne vont plus pour la troisième fois commettre une faute dans la surface de réparation. Ce qui risquerait de précipiter leur mort politique.
Bahati d'ailleurs à la clôture des états généraux de la justice avait lancé le ton. La République Démocratique du Congo n'a pas un problème de texte, c'est plutôt un problème de comportement, un problème d'hommes qui ne savent pas appliquer des textes déjà existants.
Le peuple congolais sera le plus grand arbitre dans cette guéguerre entre politiques et société civile.
La Gazette du Continent.