L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré le 14 août 2024 une urgence de santé publique de portée internationale face à la recrudescence des cas de variole simienne (Mpox) en République Démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique. Cette annonce fait suite à la déclaration par les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC africains), le 13 août 2024, d’une urgence de santé publique de sécurité continentale.
L’augmentation significative du nombre de cas de Mpox de clade 1, tant dans les pays endémiques (ceux qui ont déjà connu des flambées de Mpox) que dans les pays non endémiques (ceux qui n’en ont jamais signalé), menace la sécurité sanitaire de la région ainsi que celle des pays hors d’Afrique. En outre, la Mpox de clade 1 possède un sous-clade plus récent appelé clade 1b. Les deux clades, 1a et 1b, circulent en RDC et ont été détectés dans les pays voisins ainsi qu’en Suède et en Thaïlande (un cas chacun associé à un déplacement en Afrique dans des lieux avec des cas connus de clade 1).
En 2022, le monde a connu une flambée mondiale de Mpox de clade 2b, qui a entraîné plus de 95 000 cas dans 115 pays non endémiques et qui se poursuit aux États-Unis. L’administration Biden-Harris avait réagi en veillant à ce que le vaccin Jynneos contre la Mpox soit mis à la disposition des populations à risque aux États-Unis.
En février, alors que la flambée de Mpox de clade 1 prenait de l’ampleur en RDC, l’administration Biden-Harris a mis en place une structure de réponse aux incidents qui réunit des départements et agences du gouvernement fédéral afin de garantir une réponse coordonnée et d’adopter une approche proactive de l’état de préparation national des États-Unis face à d’éventuels cas de Mpox de clade 1. La Mpox de clade I provoque un plus grand nombre d’infections graves et a un taux de mortalité plus élevé que la Mpox de clade 2b. Comme les résultats cliniques de la Mpox de clade I reposent principalement sur des données provenant de pays endémiques qui ne disposent pas de soins de soutien généralisés, en particulier la RDC, nous ne savons pas encore quel serait l’impact de la Mpox de clade 1 sur les Américains ; nous nous attendons toutefois à ce qu’elle entraîne une morbidité et une mortalité moindres aux États-Unis.
État de préparation des États-Unis face à la Mpox de clade 1
L’administration Biden-Harris surveille de près la propagation de la Mpox, plus précisément de la Mpox de clade 1, et s’emploie depuis décembre 2023 à se préparer au niveau national. Pour la plupart des Américains, le risque lié à la Mpox de clade 1 qui circule en Afrique centrale et de l’Est et aux cas associés aux voyages en dehors de l’Afrique est très faible, et aucun cas n’est connu aux États-Unis à l’heure actuelle. Les États-Unis sont bien préparés pour détecter, contenir et gérer rapidement les cas de clade 1 au cas où ils se déclareraient dans le pays.
Les États-Unis continuent d’accroître leur capacité à détecter les cas de Mpox de clade 1 et de clade 2b par le biais des systèmes de surveillance existants, notamment l’analyse des eaux usées, et par l’extension de la solide capacité de diagnostic mise en place lors de la flambée de clade 2b en cours de façon à assurer la détection du clade 1. Le fait de pouvoir procéder plus rapidement à ces tests de diagnostic, en particulier pour les personnes ayant récemment voyagé en RDC ou dans les pays voisins, contribue également à une détection rapide. En plus de réaffirmer l’importance de la vaccination contre la Mpox pour les personnes concernées, nous nous efforçons de prévenir la propagation des deux clades de Mpox en fournissant et en diffusant des recommandations à l’intention des cliniciens, des départements de santé, des laboratoires de diagnostic et du public.
D’août 2022 à août 2024, l’Administration for Strategic Preparedness and Response (ASPR), qui fait partie du département de la Santé et des Affaires sociales (HHS), a distribué plus d’un million de flacons du vaccin Jynneos à travers les États-Unis pour atténuer la propagation et la gravité de la flambée de Mpox de clade 2. Outre le vaccin préventif, les partenaires du gouvernement des États-Unis cherchent à mieux comprendre l’efficacité des traitements existants contre la Mpox et à se doter d’options thérapeutiques dans l’éventualité où un cas de Mpox de clade 1 serait signalé aux États-Unis. Les États-Unis continueront d’informer le public sur la transmission, la prévention et le traitement de la Mpox. Les personnes qui ont déjà eu la Mpox de clade 2b ou qui sont entièrement vaccinées contre ce virus devraient être protégées contre la Mpox de clade 1.
Les CDC ont publié une mise à jour de l’avis du réseau d’alerte sanitaire pour les cliniciens, les départements de santé publique et les partenaires, et de l’avis de santé aux voyageurs, recommandant aux voyageurs se rendant en RDC et dans les pays voisins de prendre de plus grandes précautions. Par l’intermédiaire du département d’État et de ces mises à jour, nos ambassades s’efforcent de tenir les citoyens américains à l’étranger informés. À l’heure actuelle, le CDC et l’OMS ne déconseillent pas les voyages en RDC ou ailleurs en raison des flambées de Mpox.
Soutien des États-Unis face à l’épidémie mondiale de Mpox
Depuis 2023, le gouvernement des États-Unis surveille de près la propagation de la Mpox de clade 1 en RDC et le risque pour les pays voisins, et nous travaillons en étroite collaboration avec les gouvernements des pays touchés ainsi qu’avec les partenaires régionaux et mondiaux de la santé pour réduire l’impact de cette flambée et préserver la santé publique. Le soutien du gouvernement des États-Unis à la lutte contre la Mpox s’appuie sur nos partenariats de longue date en matière de sécurité sanitaire mondiale et de développement avec la RDC et l’ensemble de l’Afrique, lesquels contribuent depuis plus de 20 ans à la lutte contre les maladies infectieuses, telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme. Au cours de l’exercice fiscal 2023, les États-Unis ont alloué plus de 2,65 milliards de dollars en financement bilatéral pour la santé aux pays d’Afrique centrale et de l’Est, et sont le plus grand donateur mondial en matière de santé.
Depuis mars 2024, l’USAID et le CDC ont fourni ensemble 20 millions de dollars supplémentaires pour soutenir les mesures de lutte contre la Mpox de clade 1 en Afrique centrale et de l’Est, et le 20 août, l’USAID a annoncé jusqu’à 35 millions de dollars supplémentaires d’aide sanitaire d’urgence pour soutenir les mesures de lutte, en attente de la notification au Congrès, ce qui porte le soutien financier total proposé par le gouvernement des États-Unis en faveur de la RDC et d’autres pays touchés dans la région à plus de 55 millions de dollars.
Outre l’aide financière directe, le gouvernement des États-Unis mobilise du personnel pour soutenir la lutte contre la Mpox. Plus de 200 personnes, dont des épidémiologistes, des laborantins et des experts en communication des risques, ont été déployées pour soutenir les mesures d’intervention aux États-Unis et en Afrique. Le soutien du gouvernement des États-Unis porte sur une série d’interventions de santé publique essentielles visant à limiter les transmissions ainsi qu’à réduire la morbidité et la mortalité liées à la Mpox. Ces interventions comprennent la surveillance avec le déploiement d’épidémiologistes de terrain locaux supplémentaires, la communication sur les risques et l’engagement communautaire, les fournitures de laboratoire et les diagnostics, la prévention et le contrôle des infections, les services cliniques et la planification des vaccins.
Outre l’intensification de la surveillance, des tests et du traitement des cas, la vaccination sera un élément essentiel de la réponse à cette flambée. Pour que les campagnes de vaccination soient couronnées de succès, des travailleurs sanitaires devront procéder aux vaccinations, un soutien financier devra être apporté pour déployer les vaccins et les fournitures nécessaires à la vaccination, et l’utilisation des vaccins dans les pays touchés devra être approuvée par les autorités réglementaires. Pour soutenir ces actions, l’USAID fait don à la RDC de 50.000 doses du vaccin Jynneos, approuvé par la FDA, ainsi que d’un soutien financier pour le déploiement des doses de vaccin. Les États-Unis collaborent avec d’autres pays qui disposent de stocks de vaccins, avec l’OMS et avec des partenaires internationaux afin d’encourager les dons supplémentaires qui soutiennent les initiatives en matière de vaccination et qui permettent de s’attaquer aux problèmes liés à l’acheminement des vaccins. Il s’agit notamment d’évaluer la demande de vaccins, de soutenir l’engagement des pays sur les voies réglementaires, de planifier la mise en œuvre des vaccins et de fournir une assistance technique pour leur distribution.
Les États-Unis travaillent avec des partenaires bilatéraux, multilatéraux et du secteur privé pour élaborer et mettre en œuvre une réponse coordonnée, notamment en encourageant la collaboration entre l’OMS et les CDC africains sur leurs plans d’intervention. Les États-Unis, par l’intermédiaire du département d’État, continueront à travailler dans le cadre du plan d’action conjoint États-Unis-CDC africains adopté en novembre 2023 pour accroître la capacité des États membres de l’Union africaine à prévenir, détecter et répondre aux urgences sanitaires. L’administration Biden-Harris poursuivra sa réponse pangouvernementale à cette flambée croissante, en s’appuyant sur les enseignements tirés de la réponse à la Mpox de 2022.
La Gazette du Continent