Son destin est digne d’une mythologie, une vie brisée à l’âge de 27 ans.
Le 10 décembre 1973, l’artiste togolaise de la chanson, Georgette Afiavi Bella Bellow trouvait la mort dans un accident de circulation.
Sa disparition brutale fut un électrochoc.
50 ans après cette tragique disparition, elle demeure toujours dans les cœurs des Togolais, des africains ainsi que ses œuvres. Elle a été arrachée à l’affection des Togolais et de toute l’Afrique très tôt, à la fleur de l’âge.
C’était une reine, une héroïne, une pionnière, la première artiste africaine d’origine togolaise qui faisait la fierté de l’Afrique. Elle était une beauté, une grâce, une voix et un talent.
Georgette Nafiatou Adjoavi de son vrai nom est née le 1er janvier 1945 à Tsévié, une ville à 35 km de Lomé au Togo.
Elle passe son enfance à Agoué-Nyivé dans la préfecture du Golfe. Ses études primaires et secondaires terminées, Georgette décide poursuivre des études de secrétariat à Abidjan, en Côte d’Ivoire, elle apprend le solfège à l’École des Beaux-Arts.
Elle chante pour la première fois en public en 1963, c’était lors d’une fête scolaire. Sa beauté, sa voix suave et le charisme qu’elle dégage sur scène faisant grande impression, on ne cessera plus de l’inviter aux fêtes populaires et aux récitals scolaires. L’un de ses professeurs aux Beaux-Arts qui voit en elle une carrière plus que prometteuse, la présente au grand Gérard Akueson, ancien chanteur reconverti dans la production.
Celui-ci sera frappé par cette voix pure et suave.
L’avis des spécialistes sera formel, elle grimpera très vite à l’échelon international.
À 20 ans, elle est dispensée de l’oral du BEPC pour aller représenter son pays au Festival des arts nègres à Dakar, en 1966. Elle se fait remarquer dans les médias ivoiriens, se retrouve à animer un gala de l’Office du tourisme africain à Genève, en Suisse.
Après les indépendances africaines, les artistes d’Afrique francophone sont encore très rares sur les ondes françaises, elle fait figure d’exception, cette même année, elle est sélectionnée au quatrième festival de la chanson populaire à Rio, au Brésil.
L’enregistrement de Zelie et Rockia, ses deux premiers titres, produit des effets immédiats. Elle participe à l’Olympia en 1969 à La Nuit de la fraternité en hommage à Martin Luther King, elle enchaîne les émissions à la radio et télévision française.
Les concerts se succèdent, elle se marie en janvier 1972 avec un magistrat togolais Théophile Jamier-Lévy, et donne naissance quelques mois plus tard à Nadia Elsa, la fille unique du couple.
Référence de la musique togolaise et africaine, Bella Bellow continue d’inspirer de nombreux artistes, elle vit à travers ses chansons qui sont devenues des classiques frappées d’intemporalité et sa beauté qui demeure éternelle.
Elle a inspiré la chanteuse congolaise Mbilia Bel dont elle fut sa muse.
Une de ses chansons « Blewu », a bercé toute la jeunesse congolaise.
Jean-Claude Mombong