RDC : comment redonner à la politique ses lettres de noblesse ?

RDC : comment redonner à la politique ses lettres de noblesse ?

La politique a perdu sa noblesse d’antan en RDC. Comment expliquer la baisse du niveau de notre personnel politique ?

Le niveau du personnel politique baisse dramatiquement de façon progressive et continue, constat qu’on ne saurait plus contredire.

Le parlement, cette enceinte de la raison publique et poumon de la démocratie, regorge aujourd’hui la médiocrité. Le député national Daniel Safu est une parfaite salissure, ils sont d’ailleurs nombreux.

La RDC est touchée par le déclin intellectuel et les éléments les plus talentueux s’en détournent de la chose publique.

Nous assistons à une dévalorisation accélérée de l’intelligence dans l’espace public.

À l’image du député Daniel Safu, nos élites reflètent l’ensemble de la société congolaise : les insultes, la gabegie, la promotion de la médiocrité, les anti-valeurs, la kinoiserie, les futilités etc.


Daniel Safu, député national

Sur les réseaux sociaux, ceux qui sont censés incarner et sécuriser le pays s’exhibent, la clownerie politique est récompensée, les flatteries politiques sont plébiscitées à la place de la compétence, du mérite et des vertus.

Où sont passés les hauts fonctionnaires de l’État, des grands commis d’autrefois ? Ceux qui incarnaient l’État et les vraies valeurs ?

L’intelligence est aujourd’hui méprisée : la lecture, les métiers du savoir sont dévalorisés, les bibliothèques, les élites du savoir et de transmission sont déconsidérées.

À cela, il faut ajouter le problème du recrutement du personnel politique dans les partis politiques.

Quel est le rôle des partis politiques au Congo ?

Quelles sont les motivations qui poussent les Congolais à vouloir entrer en politique et à faire de la politique une profession ? Quels sont les critères de sélection et les conditions de recrutement du personnel politique ? La filière classique fondée sur le militantisme, sur la formation et la socialisation politique des citoyens est passée de mode, le rôle de sélection des responsables appelés à gouverner a cédé. Le gros du recrutement forme un cheptel inépuisable de médiocres dans lequel les hommes politiques font à loisir leur marché.

D’où l’apparition des nouvelles formes de légitimité et de légitimation et la défaite de l’intelligence ainsi que de la pensée politique.

Bienvenue à ces nouvelles élites autoproclamées de rue : Prophète Denis Lessie, Pasteur Mukuna, Jules Munyere de l'UDPS, Maman Marie Masemi de l'Ecidé, Pasteur Guily de l'UDPS pour ne citer que ceux-là, qui sont plus écoutés aujourd’hui qu’un Prix Noble ou un professeur.


Maman Marie Masemi de l'Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé) de Martin Fayulu

Une société dans laquelle des pasteurs sont plus écoutés que des scientifiques courent à sa perte.

Tenir des propos injurieux devient valorisant.

 

Jean-Claude Mombong

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