La province du Nord-Kivu, située à l'Est de la République Démocratique du Congo, connaît une avancée significative des rebelles de l'Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23-RDF). Après avoir pris le contrôle de la cité de Kanyabayonga le vendredi 28 juin 2024 dans l'après-midi, les rebelles ont conquis la cité de Kayna le samedi 29 juin 2024 vers 11h30. Les combats, bien que sporadiques, ont suffi à semer la panique parmi les habitants, poussant une grande partie de la population à fuir la zone.
Paluku Kakungu, président de la société civile locale, a confirmé que les rebelles ont tenu un meeting à Kanyabayonga le samedi matin, assurant à la population que la route était ouverte et que les activités pouvaient reprendre normalement. Néanmoins, la situation à Kirumba reste instable avec des mouvements de population incessants.
L'association sans but lucratif BADILIKA, par la voix de son leader Manuavo Nguka, a exprimé son inquiétude face à l'absence de résistance dans les villages du sud de Lubero. Nguka a également signalé la prise de la localité de Luofu par les rebelles jeudi dernier, ainsi que la découverte de corps sans vie à Miriki, une autre localité tombée mercredi soir. Badilika appelle à une réaction urgente de l'armée congolaise.
À Butembo, la population a manifesté son mécontentement envers les militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) qui ont abandonné leurs positions à Kanyabayonga et Kirumba pour se réfugier dans des hôtels de la ville. Cette situation a conduit à des affrontements entre la population et les militaires, faisant au moins un blessé parmi ces derniers. Un général FARDC a notamment été pris à partie par des habitants en colère à l'Hôtel Believe de Butembo.
La province du Nord-Kivu, sous état de siège depuis mai 2021 en raison des conflits armés, fait face à une situation sécuritaire critique depuis près de trois décennies. La prise de contrôle par les rebelles du M23 des localités de Miriki et Kimaka, situées à environ dix kilomètres à l'ouest de Kanyabayonga, intervient après de violents combats avec les FARDC et les jeunes d'autodéfense "Wazalendo". Le gouvernement congolais accuse les rebelles d'être soutenus par l'armée rwandaise.
La Gazette du Continent
