L’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, a plaidé le dimanche 8 décembre 2024 pour la mise en place d’une Quatrième République en République Démocratique du Congo.
Dans une déclaration médiatique, Julien Paluku, désormais ministre du Commerce extérieur, a estimé que depuis 60 ans d’indépendance, le pays stagne dans la pauvreté et l’immobilisme. Selon lui, une refonte de la Constitution s’avère nécessaire pour instaurer une nouvelle dynamique politique et économique.
Julien Paluku a proposé la création d’une commission chargée de définir les contours de cette nouvelle Constitution, en réponse à l’appel du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en faveur d’une révision constitutionnelle. Cette initiative, selon lui, offrirait une base solide pour mettre en œuvre des réformes structurelles capables de sortir la RDC de ses impasses chroniques.
Cependant, ses propos ont suscité des critiques. Espoir Ngalukiye, un acteur politique au sein de Ensemble pour le Changement de Moïse Katumbi au Nord-Kivu, a exprimé son désaccord, accusant Julien Paluku de ne pas se préoccuper des besoins urgents des populations du Nord-Kivu, une région toujours marquée par des conflits armés. Selon Ngalukiye, un leader politique originaire d’une région en guerre ne devrait pas prioriser des ambitions constitutionnelles au détriment des préoccupations sécuritaires de ses électeurs.
La question de la révision constitutionnelle divise de plus en plus l’opinion publique en RDC. Si certains soutiennent l’idée d’une mise à jour de la Constitution pour mieux répondre aux défis actuels, d’autres y voient une tentative de consolidation du pouvoir par la classe dirigeante.
Pour Paluku, cette réforme serait une opportunité pour la RDC d’entrer dans une nouvelle ère politique. Mais ses détracteurs soulignent que toute modification de la Constitution devrait être menée dans un esprit d’inclusion et de transparence, afin d’éviter de nouveaux clivages politiques.
Alors que le débat se poursuit, les voix critiques rappellent que les problèmes prioritaires du pays, comme l’insécurité et la pauvreté, devraient être au cœur de toute initiative gouvernementale. La proposition de Julien Paluku sera sans doute un sujet central des discussions politiques à venir.
Magloire Mutulwa