Jerry Rawlings, une des rares fiertés africaines

Jerry Rawlings, une des rares fiertés africaines

L’ancien président ghanéen est décédé le 12 novembre 2020.

Grande figure historique du continent africain, Jerry Rawlings est un paradoxe politique.

Ancien putschiste, ami de Fidel Castro et de Muamar Kadhafi, celui qui aura en deux décennies marquées l’histoire de son pays, rétabli les libertés démocratiques, mais aussi élevé son pays au statut de meilleur élève démocratique.


Jerry Rawlings et Fidel Castro 

Il est né le 22 juin 1947, à Accra, de l’union d’une mère ghanéenne de l’ethnie ewé et d’un père Ecossais.

En 1968, il entre à l’académie militaire et, dix ans plus tard, il sort lieutenant de l’armée de l’air, il ne supporte pas la corruption qui gangrène chez les militaires qui avaient repris le pouvoir en 1972 par un coup d’état.

Il est tenté par la politique, le 15 mai 1979, il devient putschiste lui aussi, il fait un coup d’Etat, son coup de force échoue et il est arrêté.

Il sera libéré trois semaines plus tard, par d’autres militaires mécontents du régime.

Il organise un nouveau coup d’Etat et renverse en 1979 le général Frederick Akuffo.

Autoproclamé responsable du Conseil des forces révolutionnaires armées (CFRA), il entreprend une vaste campagne d’épuration, plusieurs anciens dirigeants seront exécutés de manière expéditive.


Jerry Rawlings 

À la surprise générale, il rend le pouvoir aux civils. Cette parenthèse civile sera de courte durée, il renverse, le 30 décembre 1981, la « IIIe République » et reprend le pouvoir. Il reproche aux civils et au président Hilla Limann, la mauvaise gestion de la chose publique.

Après avoir interdit toutes les activités politiques et suspendu la Constitution, il porte les habits démocratiques, en instaurant un régime démocratique.

En 1992, une nouvelle Constitution est adoptée, des élections sont organisées qui lui donnent une large victoire, la liberté de la presse est rétablie.

Il sera réélu pour la deuxième fois en 1996, mais pour la dernière fois, car les termes de la constitution lui interdirent de briguer un troisième mandat.

Il quitte le pouvoir pacifiquement en 2011, fait rare en Afrique, sans modifier la Constitution.

Le parti d’opposition conduit par John Kufuor remporte les élections, son candidat, dauphin et vice-président, John Atta-Mills, est désavoué par les électeurs.


John Atta-Mills

Il jouissait d’une immense popularité au Ghana et à l’international, il donnait des conférences dans les universités européennes.

Il a exercé deux fois la présidence de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

 

Jean-Claude Mombong

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