Nord-Kivu : nouvelles tueries dans le groupement Tongo à Rutshuru (Société civile)

Nord-Kivu : nouvelles tueries dans le groupement Tongo à Rutshuru (Société civile)

La société civile du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu rapporte que vers 3 heures du matin dans la nuit de samedi 5 au dimanche 6 août 2023, des éléments de la coalition RDF/M23 ont tué plusieurs personnes dont la majorité des enfants et des femmes dans le groupement Tongo territoire de Rutshuru à 80 km Nord de la ville de Goma.

Dans la matinée du dimanche 6 août 2023, 9 corps sans vie ont été retrouvés et 3 blessés qui ont été dépêchés à l'hôpital général de référence de Rutshuru centre à 20 km du lieu du crime. Des rebelles terroristes ont incendié plusieurs maisons, plusieurs bêtes (moutons, chèvres...) kiosques et boutiques ont également été pillés par les mêmes éléments de cette coalition RDF/M23.

Attaque des miliciens contre les positions du M23/RDF

Des éléments d’autodéfenses en couleur ont attaqué les positions de RDF/M23 aux alentours de la localité de Marangara et Bishogire. Depuis 6 mois déjà, des centaines de personnes ont été massacrés à Bwito Sud, plus précisément dans les groupements Tongo, Bambo, Bukombo.

« Nous demandons au gouvernement congolais de multiplier d'effort pour sauver les vies humaines et libérer le territoire de Rutshuru car la misère qui pèse sur notre population à surpasser le niveau », a déclaré Aimé Mukanda Mbusa, un activiste des droits de l’homme de Rutshuru.

Pour lui, la solution pour la paix ne viendra pas de l'Angola ni de Nairobi. « Nous voulons voir la montée en puissance de nos Fardc pour récupérer les territoires sous occupation rwandaise. Nous sommes prêts à nous joindre aux Fardc pourvu que la paix regagne ».

Souhait de la société civile de Rutshuru

Ce mois d'août voici ce que le gouvernement devrait faire pour apaiser la population du territoire de Rutshuru victimes de l'agression rwandaise.

Nous plaidons pour :

1. La reprise des affrontements pour chasser l'ennemi (RDF/M23) qui est aujourd'hui en perte de vitesse. La montée en puissance des Fardc reste la seule solution pour ramener la paix durable, nous disons non aux négociations.

2. Nous plaidons pour la réouverture des écoles pour cette année scolaire 2023-2024 dans les zones éducationnelles non touchées par la guerre (Groupement Binza, Kanyabayonga, Mutanda, Bambo, Tongo, Gihondo et une partie de Bukombo).

3. Nous plaidons aussi auprès de la Céni de pouvoir enrôler les électeurs dans les zones sous contrôle des Fardc dans le territoire de Rutshuru, notamment dans la chefferie de Bwito et dans celui de Bwisha dans le groupement Binza. C'est possible.

4. Nous plaidons à la Céni de pouvoir ouvrir le bureau de Rutshuru dans la ville de Goma pour la réception des dossiers de candidats à tous les niveaux, car il n'y aura pas d’élections sans les territoires de Rutshuru et de Masisi le 20 décembre 2023.

5. Nous plaidons au gouvernement congolais de prendre en charge les réservistes wazalendo qui  pour survivre, ils sont accusés de tracasser la population.

6. Nous demandons urgemment la réouverture de la route nationale numéro 2 (Route Goma-Butembo) pour faciliter nos paisibles citoyens à circuler librement.

7. Vu que nous sommes en guerre, le territoire de Rutshuru devrait être déclaré une zone sinistrée. D'où le gouvernement ne devrait plus percevoir des taxes dans cette zone. Plusieurs services de l’Etat tracassent les déplacés de guerre qui se débrouillent.

Aucune taxe ne devrait être payée sur toute l'étendue du territoire de Rutshuru jusqu'au retour de l'administrateur du territoire dans son bureau à Rutshuru centre.
 
8. Nous plaidons également pour la rupture du mandat de l'EAC, une force que nous condamnons et que nous jugeons inefficace. 

9. Plus de 500.000  déplacés sont éparpillés aux alentours de la ville de Goma et dans le territoire de Lubero, Nyanzale, Bambu tous en provenance de Rutshuru.

Parmi ces déplacés, il y a des élèves et écoliers qui ont passé 2 années blanches. D'autres, une année blanche et craignant une 3ème blanche. Nous demandons aux autorités d'ordonner leur inscription sans condition dans les écoles qui sont plus proches d'eux. C'est faisable. Car, nous avons essayé à Goma cette année et ça a marché.

Nous demandons également au ministre en charge des Affaires sociales de rendre visite chaque fois aux déplacés de guerre. Selon plusieurs sources, le ministre des Affaires sociales n'a jamais visité aucun site de déplacés. Il suit la situation des déplacés à la télévision à 2.000 km.

10. Vu la situation de guerre que nous vivons, nous dénonçons chaque jour les multiples violations des droits de l’homme, nous, activistes de droits humains, sommes la cible et victimes de plusieurs menaces.
Nous (Je) demande auprès du gouvernement (Chef de l'État) congolais une protection spéciale.

Insécurité grandissante à Ishasha

La population de la cité frontalière d'ishasha s'inquiète face à l'insécurité grandissante qui s'observe ces derniers temps dans cette zone. Dans moins d'une semaine, 8 maisons ont été visités nuitamment par des hommes assimilés aux Wazalendo/FDLR. Les habitants de la cité d’Ishasha sollicitent l'intervention des autorités militaires présentes dans la zone. La cité d’Ishasha est située à 130 Km au nord de la ville de Goma, dans le territoire de Rutshuru. Elle est sous contrôle de l'armée loyaliste.

 

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