Le Sud-Kivu : La société civile prie le chef de l'Etat de suspendre son séjour en Suisse pour gérer la situation actuelle dans l'Est de la RDC

Le Sud-Kivu : La société civile prie le chef de l'Etat de suspendre son séjour en Suisse pour gérer la situation actuelle dans l'Est de la RDC

Après la prise de la cité de Minova par l'armée rwandaise et les terroristes du M23, des massacres ont été signalés dans cette partie.

Les mouvements des populations ont provoqué un véritable drame humanitaire dans la province du Sud-Kivu pris précisément au nord de la ville de Bukavu. 
La présidente de la société civile du Sud-Kivu, Me Néné Marie Rose Bintu Iragi rapporte que la situation sécuritaire dans cette province. Elle est précaire parce qu'elle se dégrade davantage sur deux axes. Le nord de la ville de Bukavu ainsi que dans le sud de cette ville. En ce qui concerne la partie nord de la province dans le territoire de Kalehe, c'est depuis le 18 janvier 2025 dans la soirée que les terroristes du M23 et l'armée rwandaise ont pris d'assaut la localité de Lumbishi. Le lendemain, ils ont pris celle de Numbi et enfin la cité de Minova. 

"C'est au niveau de Minova qu'ils ont commis un véritable massacre de la population parce qu'ils ont tué plus de 70 civils et certains corps ont été jetés dans le lac Kivu. Dans la journée du 22 janvier 2025, des détonations d'armes ont continué. Il y a eu cinq civils qui ont été tués dans les affrontements qui ont eu lieu le matin. Il s'agit de quatre civils au village de Kitembo et un autre dans le village de Muhanga. Tous ces villages se trouvent dans la presqu'île de Bulenga où les déplacés se sont dirigés en masse pour fuir ces atrocités". 

Me Néné Marie Rose Bintu Iragi signale que c'est au niveau de Minova qui avait déjà depuis la semaine passée plus de 350.000 déplacés internes venus du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu qui était déjà pris d'assaut par les terroristes du M23. Tous ces ménages se sont de nouveau déplacés les uns sont partis sur la presqu'île de Bulenga dans le groupement de Buzi en territoire de Kabare, chefferie de Buhavu dans la province du Sud-Kivu et d'autres se sont rendus vers Nyabibwe qui est à 100 km de la ville de Bukavu. 

En ce qui concerne le sud de la ville de Bukavu, il y a un mouvement terroriste pro-rwandais de Makanika qu'on appelle Twihanero qui sème l'insécurité. Le colonel Makani est un officier dissident des Foarces armées de la République Démocratique du Congo (Fardc) mais qui s'est rallié au M23. Il y a eu des affrontements dans les Hauts-Plateaux de Minembwe et à Mikenge. 
Makanika et ses hommes veulent conquérir l'aérodrome du territoire de Minembwe. Etant donné que l'accès physique est très difficile dans cette partie du pays, il est également difficile de joindre les personnes ressources sur place, "nous n'avons pas le vrai bilan de ces affrontements mais des sources proches du Système des Nations Unies, Ocha, signale qu'il y a plus de 75.000 familles qui se déplacent vers Fizi et d'autres vers Uvira". 
Me Bintu Iragi indique que dans les journées de dimanche à mardi, des éléments de l'unité qu'on appelle Guépard des Fardc qui sont basés à l'aéroport de Kavumu ont commencé à tirer des balles en désordre. "Certaines sources signalent qu'ils le faisaient parce qu'ils ne voulaient pas se rendre au front. D'autres témoins rapportent que ces militaires réclamaient quelques avantages. Ils refusaient d'être mutés. Jusque mardi 21 janvier 2025, la police militaire a été dépêchée à Kavumu. Elles procédaient à l'arrestation de 30 éléments indisciplinés de l'unité Guépard qui ont été acheminés à l'auditorat militaire pour y être entendus. Nous déplorons que pendant leur repli stratégique, certains éléments des Fardc et certains éléments Wazalendo qui ont adopté des méthodes des envahisseurs parce qu'il y en a qui tuent, qui violent et qui pillent les paisibles citoyens. Par exemple pour Kalehe dans la journée du 21 janvier 2025, certains éléments Fardc en fuite ont tiré sur un enseignant du village de Lushebere et un autre du village de Buchuchu. Ces tueries ont créé la panique dans la zone. 
Un besoin humanitaire nécessaire
Le déplacement des populations a provoqué un besoin humanitaire pressent pour les déplacés internes. La société civile du Sud-Kivu documente les violations massives des droits humains qui accompagnent l'avancée des militaires rwandais et des terroristes du M23. 

"Nous comme société civile du Sud-Kivu, nous en appelons à des actions urgentes pour sauver la situation actuelle. Les pouvoirs publics ont le devoir de renforcer les capacités opérationnelles et logistiques des Fardc et les vrais Wazalendo qui les accompagnent". Pour la société civile du Sud-Kivu, la justice militaire doit sévir les militaires qui fuient l'ennemi. Elle demande à ce que le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, de suspendre son séjour en Suisse pour venir gérer cette situation on ne peut plus délicate. "Nous avons besoin de paix et de tranquillité dans nos milieux. Nous avons également demandé à ce que l'Union africaine, l'Union européenne, les États-Unis, l'Angleterre... même le Comité des sanctions des Nations Unies de se prononcer de manière claire sur cette question surtout le comité de sanctions et au Conseil de sécurité des Nations Unies d'exiger la cessation des hostilités et le retrait immédiat de terroristes du M23 ainsi que l'armée rwandaise". 

"Nous, nous voulons qu'il y ait la paix parce que ça fait près de trois décennies que nous vivons cette guerre. La fatigue est généralisée. Nous sommes en train de vouloir nous mobiliser pour soutenir les Fardc et d'essayer de calmer la population qui est en train de paniquer par rapport à la situation du moment".

La Gazette du Continent.

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