La situation sécuritaire s'est rapidement détériorée depuis que le groupe armé du Mouvement du 23 mars (M23) s'est emparé de Goma et a progressé dans de nouveaux territoires au Nord et au Sud-Kivu, déplaçant plus de 700.000 personnes.
Les camps de personnes déplacées ont été évacués, détruits ou abandonnés, laissant des milliers de personnes sans abri et augmentant les besoins humanitaires.
Le PAM a temporairement interrompu ses opérations dans les zones de première ligne, mais il prépositionne des ressources en vue d'une reprise rapide lorsque les conditions le permettront. Le PAM maintient le personnel essentiel sur place afin de pouvoir intervenir dès que les ressources seront disponibles et que la sécurité le permettra.
La situation humanitaire dans l'est continue de s'aggraver en raison de l'escalade de la violence. Les affrontements violents entre le M23 et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont entraîné des déplacements massifs de population, la destruction des camps de personnes déplacées et une aggravation de la crise de la sécurité alimentaire.
L'insécurité persistante a également déclenché des troubles civils, des pillages et une perturbation des chaînes d'approvisionnement humanitaire.
L'accès limité à la nourriture, les prix élevés du marché et l'épuisement des stocks alimentaires exacerbent la faim. Plus de 3 millions de personnes ont été déplacées en 2024 seulement, ce qui a entraîné une crise alimentaire et de protection sans précédent.
La crise accroît le risque d'épidémies, notamment de Mpox (90 % des cas dans le monde), de choléra, de rougeole et de paludisme.
Les rapports font état d'une augmentation des violences sexuelles, du recrutement forcé dans les groupes armés et des attaques contre le personnel humanitaire.
Les réseaux d'eau, d'électricité et de communication ont été gravement touchés, les services essentiels étant coupés dans de nombreuses régions.
Le PAM travaille en étroite collaboration avec les agences des Nations unies, les ONG et les partenaires gouvernementaux pour répondre aux besoins immédiats et se préparer à une éventuelle intervention à grande échelle.
Assistance alimentaire et nutritionnelle
Le principal facteur de déplacement en RDC est le conflit. Le nombre de personnes déplacées en RDC est estimé à 6,9 millions, sans compter les personnes déplacées par la crise la plus récente.
L'opération du PAM en RDC prévoit d'aider 7,1 millions de personnes dans tout le pays en 2025, toutes interventions confondues (crises et résilience). Jusqu'à présent, en janvier, le PAM n'a atteint que 376.000 personnes en raison de la situation sécuritaire.
En 2024, le PAM a fourni une aide alimentaire et nutritionnelle à 3,5 millions de bénéficiaires. L'assistance alimentaire est partiellement interrompue dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, en particulier dans les localités prises par le M23 ou sur les lignes de front du conflit. On estime que 4,5 millions d'enfants de moins de cinq ans et 3,7 millions de femmes et de filles enceintes et allaitantes devraient être confrontés à une malnutrition aiguë dans l'ensemble du
pays entre janvier et juin 2025. Le PAM a aidé 1,4 million de personnes à bénéficier d'un traitement et d'une prévention de la malnutrition.
Chaîne d’approvisionnement
L'escalade de la violence continue de bloquer les voies d'approvisionnement vers Goma, rendant difficile l'acheminement des denrées alimentaires essentielles vers la ville. L'aéroport de Goma a subi de graves dommages.
L'absence de flux commerciaux et humanitaires a eu un impact sur le fonctionnement du marché, entraînant une flambée des prix des denrées alimentaires.
Le PAM dispose d'environ 4.500 tonnes de nourriture autour de Goma, mais plusieurs entrepôts ont été pillés. Il évalue les possibilités de transferts internes, d'achats locaux et
d'approvisionnement auprès du centre mondial de gestion des produits du PAM afin de reprendre les opérations dès que la situation s'améliorera.
Le PAM a un besoin urgent de 397 millions de dollars américains pour maintenir ses opérations en RDC entre février 2025 et juillet 2025.
Le Service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), géré par le PAM, a été un élément clé de l'action humanitaire et a joué un rôle déterminant dans la relocalisation et l'évacuation récentes d'humanitaires.
L'UNHAS n'est financé que jusqu'à début mars 2025. Un montant de 21,1 millions de dollars est nécessaire pour poursuivre les opérations.
La Gazette du Continent.