Les États-Unis ont pris des mesures importantes le vendredi 8 décembre 2023 en imposant des sanctions à trois individus liés au conflit en République démocratique du Congo (RDC). Les personnes visées sont William Yakutumba, le leader politique des milices Mai-Mai Yakutumba, Willy Ngoma, le porte-parole militaire du Mouvement du 23 Mars (M23), et Michel Rukunda, le chef de file militaire du groupe armé Twirwaneho.
Les sanctions entrées en vigueur immédiatement ont pour objectif de geler les avoirs et intérêts financiers détenus par ces individus sur le territoire américain, ainsi que ceux sous le contrôle de citoyens américains. Les entités détenues à plus de 50 % par les personnes sanctionnées sont également concernées. Les institutions financières et autres acteurs susceptibles de mener des transactions avec ces individus pourraient eux-mêmes subir des mesures coercitives.
Les accusations portées par les États-Unis à l'encontre de William Yakutumba incluent des attaques contre des civils et des acteurs humanitaires. En tant que chef des milices Mai-Mai Yakutumba et du CNSPC, il est impliqué dans des actes de violences sexuelles, de viols collectifs, et d'autres formes de violences basées sur le genre.
Willy Ngoma, quant à lui, est sanctionné pour son rôle au sein du Mouvement du 23 Mars (M23), un groupe armé accusé de graves violations des droits de l'homme, notamment des meurtres et des violences sexuelles à l'encontre des civils. Les États-Unis citent notamment les attaques perpétrées en novembre 2022 à Kishishe, dans la province du Nord-Kivu.
Michel Rukunda, chef du groupe armé Twirwaneho, est également visé par les sanctions. Il est accusé d'avoir recruté des enfants soldats, dont certains âgés de seulement 12 ans, pour des missions militaires. Son groupe a également mené des attaques contre des civils, y compris dans des camps de déplacés internes, pillant et incendiant plusieurs maisons ainsi qu'un centre médical.
Ces sanctions sont dirigées contre des individus occupant des postes de leadership au sein d'entités responsables d'actes violents à l'égard des civils en RDC, ainsi qu'en lien avec ce pays.
Avec ces mesures, les États-Unis cherchent à démontrer leur fermeté dans la lutte contre les violations des droits de l'homme et les actes de violence commis en République Démocratique du Congo. Le gel des avoirs financiers et des intérêts des individus sanctionnés constitue une mesure visant à restreindre leur capacité d'action et à les priver de ressources nécessaires.
La Gazette du Continent