Kindu-Maniema : la faute à Jean Schramme "Black Jack"

Kindu-Maniema : la faute à Jean Schramme "Black Jack"

Nous étions en 1967 à Kindu, une partie de la République aujourd'hui capitale de Maniema assiégée par l’affreux Jean Schramme alias ’’Black Jack’’ le mercenaire belge, né à Bruges en Belgique dans la Flandre-Occidentale en 1929 et décédé au Brésil en 1988.

Un Belge installé au Congo-Belge, la RDC, depuis ses 18 ans d’âge, après l’indépendance en juin 1960, Jean Schramme ne quittera pas l’ancienne colonie belge pour autant, où il possédait de grandes plantations dans la province-Orientale et y avait des travailleurs qu’il transformerait en miliciens.


Jean Schramme 

Jean Schramme va basculer dans le mercenariat plus lucratif à son goût que l’agriculture.

Il tissera des alliances selon ses intérêts.

Proche du sécessionniste Moïse Tshombe au Katanga, de Mobutu par après ; allié de la Belgique lors des événements de Stanleyville en 1964 dans la libération des otages occidentaux pris au piège par les rebelles Simba. Il apportait son expertise au plus offrant.

Après Stanleyville, il va se replier vers Bukavu pendant la période d’après, qui coïncida au détournement de l’avion affrété par son premier allié Tshombe Moïse, le 30 juin 1967 au-dessus de l’Algérie via l’Espagne.Tshombe Moïse ne sortira que les deux pieds devant du détournement de son avion. Mort en Algérie, prisonnier de président Houari Boumedienne afin de venger l’assassinat de Patrice Emery Lumumba au Katanga en janvier 1961 en présence de l’ancien sécessionniste, l’otage Tshombe Moïse Kapend.

Jean Schramme va s’auto-proclamer président de la République démocratique du Congo à partir de Bukavu ce qui révoltera la population locale du coin, traumatisée par plusieurs années de la colonisation belge et par les affres de la rébellion Simba.

Alors la population de Kindu chauffer à blanc protestera avec véhémence sur la présence de mercenaire belge J. Schramme dans son territoire et une poignée de mercenaires à sa solde.

Au même moment, un avion quittera Léopoldville pour atterrir à l’aéroport de Kindu (par erreur?) au plus fort de cette crise. Pour la population de Kindu, il n’y avait plus l’ombre de doute, l’avion, avec à son bord 8 passagers blancs de nationalité italienne, étaient tous de nouveaux colons de retour au Congo pour perpétuer une nouvelle colonisation. Ils seront pris à partie par cette population anticoloniale en furie ; drôle comme comité d’accueil !

Ils seront traînés dans toute la ville jusqu'à la prison centrale de Kindu où ils seront abattus devant l’entrée principale.

Tués, dépecés et découpés comme de la viande du gibier tous les 8, et chacun avec une partie de la chair humaine comme trophée de guerre exhibé à travers toute la ville.

D’après certains, les restes de corps humains seront jetés dans une fosse commune près de camp police ’’Mopaya’’ et selon d’autres, seront passés dans la casserole, d’où, la légende de Kindu -Maniema," les mangeurs d’hommes".

La faute à Jean Schramme, le ’’président ’’ de la République. Il sera par la suite chassé, lui, et ses compagnons vers le Rwanda par l’armée gouvernementale de Mobutu en supériorité numérique par rapport aux aventuriers mercenaires.


Jean Schramme

Les 8 Italiens s’étaient donc retrouvés au mauvais moment, au mauvais endroit.

La population de Kindu-Maniema des ’’cannibales’’ ?

Non, je sais seulement une chose : ’’Kwetu ku Maniema hatutoke boyi ’’. Traduction : Quelqu’un originaire de Maniema ne sera jamais domestique’’, et surtout pas dans son pays !

Kindu-Maniema kambelembele.

 

Dary-Abega

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