L'indépendance immédiate du Congo dans son ensemble fut réclamée pour la première fois par l'ABAKO dans une déclaration connue sous le nom de Manifeste de l'ABAKO publiée en 1957. En plus c'est l'ABAKO qui a mené le mouvement du 4 janvier 1959 qui a ébranlé les fondements de la colonisation et ouvert la voie à l'indépendance.
Malgré l'antériorité historique bien établie de son combat politique et ses accomplissements très remarquables, le nom et l'image de Kasa-Vubu, Président l’ABAKO, s'effacent de plus en plus de la mémoire des Congolais. En plus, l'histoire officielle a toujours tendance à ignorer ses justes mérites, le plaçant souvent derrière d'autres acteurs, certes importants, mais venus après lui.
Que dire du calendrier officiel où la date du 4 janvier n’est généralement connue que comme fériée ainsi que de l’absence de manifestations commémoratives officielles à la hauteur de sa signification et sa grande portée historique ? Il en est aussi du rôle déterminant de l’ABAKO dans la conscientisation politique de la population et son antériorité historique dans la revendication de l’indépendance.
Certains n’hésitent pas à réduire les événements du 4 janvier 1959 à l’expression du mécontentement des supporters d’une équipe de football à la suite d’un match perdu ! Cela s’expliquerait-il par un certain refus d’exposer les premières revendications de l’indépendance comme le fait des seuls Bakongo ?
Le 24 mars, jour de la disparition de Joseph Kasa-Vubu passe chaque année sous silence. Aucune cérémonie officielle n'est organisée pour célébrer la mémoire du grand homme, alors que de grandioses manifestations sont régulièrement organisées et des jours fériés inscrits dans le calendrier officiel pour célébrer la mémoire d'autres acteurs parfois controversés. Le moment n'est-il pas venu de réparer cette injustice et de reconnaître Joseph Kasa-Vubu, comme le vrai père de l'indépendance du Congo ?
Des compagnons de Joseph Kasa-Vubu, dirigeants et activistes de l’ABAKO, qui ont joué un rôle déterminant dans la mobilisation de la population le 4 janvier 1959 sont ignorés. Presque tous avaient été arrêtés par le pouvoir colonial. Deux avocats venus d’Europe, Maîtres Croquez (Français) et Jabot (Belge) avaient pris leur défense au procès intenté à leur charge. Leurs noms n’ont jamais été évoqués comme si l’on voulait les effacer de la mémoire.
Les voici :
Edmond NZEZA NLANDU, Président de l’Abako
Daniel NKANZA KINSONA
Philémon MADUDU
Esaïe KUYENA
Raphaël BATSHIKAMA
Raymond BIKEBI
Antoine MAKENGO
Vital MOANDA
Simon NZEZA
François MAKUNGU
Joël NSIKU
Boniface LANGA
Alphonse MASSAMBA
Antoine KITOLO
Paul NGUMBA
François PULULU
Gaston DIOMI
Arthur PINZI
Alphonse MANGONDA
Philibert LUYEYE
Dominique NDINGA
Albert NDOMBELE
Simon NKANGA
Antoine MAWANGU
Simon MALUNGA
DOYEYO
Jean Baptiste NTETE
Antoine KINGOTOLO
Joseph MUMBAMUNA
Robert WEYI KIANGUDI
Jean SALA
Georges MASIANGA FUNDU
Daniel NGONDA
Jean NLANDU NZEZA
Ngimbi Kalumvueziko
