A l’initiative de « CONGO SYNERGIE CLUB », il s’est tenu le vendredi 29 mars dernier dans l’enceinte de l’Assemblée nationale française à Paris, une conférence-débat sur le thème « Minerais stratégiques, la République Démocratique du Congo peut-elle tirer son épingle du jeu fait du fait de la transition énergétique mondiale ? ». Avec comme intervenants Son Excellence Emile Ngoy Kasongo, ambassadeur de la RDC en France, M. Dady Tshisuaka, coordonnateur de la Maison civile du chef de l’Etat, M. Carlos Bilongo, député français d’origine congolaise qui a facilité la tenue de cette conférence au cœur de l’une des institutions françaises qu’est l’Assemblée nationale, et M. Bodum Matungulu, expert-infrastructures/président Think Thank stratégie-RDC.
Cette conférence-débat déroulée devant un parterre d’intellectuels congolais de la diaspora avides d’apprendre beaucoup sur nos minerais, même si d’autres invités en ont profité pour poser à l’ambassadeur des questions d’actualité sur le Congo, un genre d’exercice dont il raffole d’ailleurs. C’est ainsi qu’il était à l’aise devant le micro, répondant sans faux-fuyants.
Voir des entreprises françaises à investir en RDC
D'emblée, Son Excellence Emile Ngoy a remercié les organisateurs pour cette rencontre d'avoir bien voulu l'écouter en sa qualité de représentant du chef de l'État en France, Monaco & Andorre, de partager sur ce sujet avec la crème intellectuelle de la diaspora congolaise.
"Vous êtes juste ici un échantillon. Car, j'en reçois presque tous les jours à la "Maison Congo" qu'est l'ambassade. Vous avez mon soutien et je transmets tous vos doléances - si je ne peux les traiter à mon niveau – à ma hiérarchie à Kinshasa." Et il a émis le vœu de voir un jour le père de la Nation s'entretenir avec la diaspora congolaise de France, comme il le fait partout ailleurs.
S'en est suivi un échange de 5 heures avec l'assistance sur les sujets ayant trait à l'énergie et aux mines congolaises qui sont exploitées par les étrangers alors que nous sommes le pays solution.
"Notre souci est que notre coopération avec la France puisse évoluer en créant beaucoup de sociétés en RDC", a-t-il dit. Il a émis le vœu de voir un foisonnement des entreprises françaises à investir en RDC car à ce jour, on compte à peine quelques unes parmi lesquelles Orange, Bracongo, Perenco.
Encourager "l'exploitation responsable" des minerais stratégiques en RDC
Avec assurance, l'ambassadeur s'est efforcé de coller cette vérité au creux de la main de l'assistance : la République Démocratique du Congo possède des minerais qui contribuent à la transition énergétique. Il s’agit notamment le cobalt, le lithium et le coltan. Il a souligné que la présence des minerais tels que le cobalt et le lithium est d’une importance particulière pour les technologies de stockage d’énergie, comme les batteries utilisées dans les véhicules électriques les systèmes de stockage d’énergie renouvelable et les appareils électroniques. Ces minerais jouent un rôle crucial dans l’économie de la RDC et sont utilisés dans nombreuses industries à travers le monde. Aussi, il faut s'assurer que leur exploitation se fait de manière responsable et durable, en respectant les droits de l’homme, en préservant l’environnement. Et que cette exploitation profitent aux communautés locales et contribue à la réduction de la pauvreté. Selon Emile Ngoy, les groupes armés peuvent s’impliquer dans l’exploitation illégale des minerais, en utilisant les revenus pour financer leurs activités et perpétuer les violences. Tel est le cas actuellement de l’agression injuste que connaît la RDC dans sa partie Est. Il s’agit avant tout d’une agression des minerais que nous impose le Rwanda. En outre, il y a aussi le gaz du lac Kivu que Kigali exploite avec le concours des multinationales.
L'orateur principal du jour a souligné le fait que le président Félix Tshisekedi s’implique pour encourager l’exploitation responsable des ressources de la RDC garantissant la transparence, la réglementation et la durabilité, tout en respectant les droits des communautés locales et en protégeant l’environnement.
Du fait que notre sous-sol est riche en minerais, le pays a besoin de la nouvelle technologie. Alors que la RDC est constituée à 60% de la jeunesse, on peut créer d'autres filières dans l'enseignement où les jeunes seront orientés à l'étude de la nouvelle technologie pour pouvoir à l'avenir travailler dans l'énergie et les mines.
La RDC n'est pas seulement riche en minerais, a relevé l'ambassadeur Émile Ngoy. Le lac Tanganyika, le plus poissonneux, avec l'exploitation à l'avenir du pétrole dans ses profondeurs, risque de connaître la disparition des poissons. Comme souligné plus haut, il faut une exploitation responsable impliquant la protection de l'environnement. Comme un clin d'œil aux investisseurs éventuels dans ce domaine.
"Signer des accords avec la RDC au lieu de créer des mini-rébellions"
Évoquant le sujet des accords que viennent de conclure l'Union européenne et le Rwanda, Emile Ngoy n'est pas allé par quatre chemins : "Ce n'est pas une guerre idéologique, mais plutôt une guerre de pillages des ressources de notre pays avec des velléités hégémoniques et expansionnistes. Les minerais sont là, pourquoi ne pas venir signer des accords avec la RDC au lieu de créer des mini-rébellions vers cette zone où le conflit pour le pillage des ressources a provoqué jusque là 10 millions de morts et des centaines des milliers de personnes qui errent dans la savane", se demande l'ambassadeur Émile Ngoy Kasongo.
Bref, Ayant épuisé tous les sujets, Son Excellence a remercié l'assistance pour l'intérêt manifesté à l'avenir de la RDC. Il a invité la diaspora de continuer à faire confiance au président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui veut positivement changer le Congo. Ce Congo d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier.
"Accompagnons aussi le président de la République dans sa démarche de changer pas seulement l'homme congolais, mais l'Etat avec la participation de tout le monde, surtout qu'il est issu de la diaspora. La preuve, il fait appel à la diaspora. Celle qui ne convainc pas, il n'hésite pas à l'écarter. Quant à vous de la France, la Maison Congo reste ouverte à tous les Congolais. Même les binationaux", a conclu l'ambassadeur Émile Ngoy.
Paul Bazakana / Athis photo