Nord-Kivu : vers un boycott de la rentrée scolaire ?

Nord-Kivu : vers un boycott de la rentrée scolaire ?

Les enseignants lancent un ultimatum au Gouvernement. À quelques semaines de la rentrée scolaire 2024-2025, les enseignants de la province du Nord-Kivu, représentés par leurs syndicats, menacent de ne pas reprendre les cours si leurs conditions de travail ne sont pas améliorées. Leurs revendications portent principalement sur l'augmentation des salaires, jugés insuffisants pour assurer une vie décente.

Bahala Shamavu Innocent, président de la Force Syndicale Nationale des Enseignants (Fosynat) du Nord-Kivu, a exprimé clairement les attentes de ses collègues : un salaire minimum de 500 dollars américains par mois pour que l’année scolaire puisse débuter dans de bonnes conditions. "Cette somme, bien que modeste, permettrait aux enseignants de subvenir à leurs besoins essentiels et de se consacrer pleinement à leur mission d’enseignement," a-t-il déclaré. Face à cette menace de boycott, le gouvernement congolais est pressé de trouver une solution pour apaiser la colère des enseignants.

Cette situation survient alors que les élèves sont encore en vacances, ayant entamé leur deuxième et dernier mois de repos avant la rentrée prévue pour le 2 septembre 2024. Il convient de rappeler que l’année précédente, l’incertitude planait déjà sur le retour à l’école de milliers d’élèves dans les zones sous occupation des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), suscitant l'inquiétude des syndicats d’enseignants.

Cette année, à l’approche de la rentrée, le directeur de la province éducationnelle du Nord-Kivu 1, Luc Gbaweza Kabango, a publié des directives strictes, interdisant l’obligation d’acheter des uniformes avec logo, ainsi que tout renvoi d’élève pour non-paiement des frais scolaires ou absence d’uniforme. Une réunion de la Revue annuelle de performance (RAP), tenue le 7 août 2024, a également permis d’évaluer l’année scolaire écoulée et de préparer la rentrée prochaine, saluant au passage l'engagement du Proved pour une éducation de qualité.

Cependant, la menace de boycott pèse toujours. Les enseignants, par la voix de Bahala Shamavu Innocent, exigent que même le dernier enseignant, y compris les gardiens d'école, touche au moins 500 dollars par mois. Il est inconcevable, selon lui, que les députés puissent toucher plus de 21.000 dollars mensuellement, tandis que les enseignants, qui sont les bâtisseurs de l'intellect du pays, continuent de vivre dans des conditions précaires.

 

Magloire Mutulwa

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