Les premières images du président déchu suite à un coup d’État militaire aujourd'hui 30 août 2023, Ali Bongo Ondimba, devra interpeller le syndicat des présidents africains avides du pouvoir. Un Ali Bongo seul dans son salon assis au milieu, l’air hagard et qui s’adresse à ses amis (friends) en anglais lui, un président d’un pays francophone, le Gabon depuis 14 ans.
Il avait succédé à son père Omar Bongo Ondimba décédé en Espagne en 2009 après 41 ans de règne sans partage après avoir succédé à Léon Mba le tout premier président du Gabon indépendant.
De gauche à droite, Omar et Ali Bongo Ondimba
Mort en 1967 à Paris. Albert Bernard Bongo (Omar Bongo Ondimba) le père fut à l’époque son vice-président.
J’ai été très estomaqué de voir les images d’Ali Bongo amaigri, choqué, sans gardes du corps, sans protocole s’adressant à ses amis dans un communiqué laconique, un geste de clémence certainement de la part des militaires pour rassurer ses partisans et ses amis occidentaux qu’il était en vie et bien portant.
En s’adressant à ses amis, Ali Bongo qui venait d’être proclamé vainqueur de la présidentielle avec 64,27 % des voix quarante minutes avant, sera par la suite renversé par sa Garde Républicaine dans laquelle trônait un certain Général Brice Clotaire Oligui Nguéma, neveu par ailleurs du président déchu ayant travaillé avant avec son père Omar Bongo de son vivant.
Général Brice Clotaire Oligui Nguéma
Le président Ali Bongo et Général Brice Clotaire Oligui Nguéma
Je peux dire que dans cette même nuit les choses sont allées trop vite. On proclame les résultats des élections 2023, le président élu sera ensuite renversé par les militaires.
En un temps deux mouvements, dira-t-on.
Ma préoccupation est celle-ci :
Comment un président qui venait d’être élu par son peuple, et qui venait d’être renversé, appellera ses amis extérieurs de faire du bruit afin de relayer la nouvelle de son arrestation, arrêté par des gens qu’il ne connaissait pas, voire aussi le motif de son arrestation ? Normalement, il devait s’adresser au peuple gabonais et non pas à ses amis, car, il se dit encore président du Gabon, 14 ans ce n’est pas peu. Une incongruité. A-t-il perdu la tête ? Peut-être.
Est-ce que ce sont ses amis extérieurs qui l’ont élu président du Gabon ou ses amis anglophones ? Le Gabon devient-il un pays anglophone ou bilingue comme le Cameroun ? Pourquoi Ali Bongo ne s’adresserait-il pas au peuple gabonais pour venir le libérer ? Tout démontre que Bongo Ondimba n’avait pas gagné les élections et que, le vrai vainqueur était bel et bien son challenger le professeur Albert Ondo Ossa le professeur. Là, encore, il venait par là de trahir sa propre conviction. Le coup de force contre Jean Ping en 2016 n’a pas fonctionné cette fois-ci.
Jean Ping
Chose bizarre: le peuple gabonais qui a élu Ali Bongo Ondimba avec 64,27 % des voix, s’arrange désormais derrière les militaires putschistes qui l’ont renversé dans pas longtemps. Quel contraste !
Comme quoi : mentez, mentez, il en restera toujours quelque-chose. C’est aujourd'hui le mercredi 30 août 2023 à 4 heures du matin que le papa Omar Bongo Ondimba, ex Albert Bernard est mort de sa plus belle mort. Son héritage à ses enfants : le Gabon comme un bien de la famille Bongo vient de changer le camp. Le manque de méfiance est un grand danger pour l’homme, l’excès de confiance fait tuer. À méditer.
Adieu la dynastie Bongo !
Dary Abega