Des dizaines de civils tués après une frappe aérienne qui a fait au moins 22 morts près de Karthoum

Des dizaines de civils tués après une frappe aérienne qui a fait au moins 22 morts près de Karthoum

L’attaque a visé un quartier résidentiel de la ville d’Omdurman, épicentre ces derniers jours du conflit qui a fait trois millions de déplacés depuis mi-avril. L’ONU estime que le pays est «au bord de la guerre civile totale ».

C’est l’une des attaques les plus meurtrières depuis le début, mi-avril, du conflit sanglant qui oppose l’armée régulière soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemetti. Tôt samedi, un raid aérien près de la capitale Khartoum a fait au moins « 22 morts et un grand nombre de blessés parmi les civils », selon le ministère local de la Santé.

L’attaque a eu lieu dans un quartier résidentiel de Omdurman, la plus grande ville du Soudan, située en face de la capitale, de l’autre côté du Nil. Selon des témoins, des femmes et des enfants font partie des victimes.

Sur Facebook, le ministère a posté une vidéo montrant des corps sans vie, certains aux membres déchiquetés, dont plusieurs de femmes.

L’armée régulière ne contrôle plus que des poches urbaines très limitées, autour de son quartier général ou des sites stratégiques du ministère de la Défense. Le reste de la métropole est aux mains des hommes de Hemetti, qui se sont installés dans des quartiers résidentiels pour se protéger de l’aviation.

Les FSR ont accusé samedi l’armée d’être responsable de cette frappe à Omdurman, où de violents combats ont été signalés ces derniers jours, ils ont fait état d’un bilan de 31 morts et de nombreux blessés, ainsi que des « dégâts significatifs » sur des maisons d’habitation.

La guerre au Soudan a fait officiellement près de 3 000 morts, un bilan largement sous-estimé tant les corps qui jonchent les rues sont inaccessibles. Le conflit a également entraîné plus de 2,2 millions de déplacés internes et près de 700 000 réfugiés dans les pays voisins, selon les derniers chiffres communiqués par l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies.

 

Jean-Claude Mombong

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