Le mercredi 11 avril 1979 une vague d'allégresse submerge Kampala. L'Ouganda sort d'un cauchemar de huit ans et trois mois, pendant lesquels le général-président Idi Amin Dada, autopromu maréchal, a fait régner la terreur, au prix, de trois mille morts. Il aura marqué par le sang l’histoire d’Ouganda.
Il fut l’un des pires dictateurs du 20e siècle.
En 8 ans de règne, il aurait réussi à envoyer à la mort entre 100 et 300 000 personnes.
Le Premier Ministre Anglais, Churchill, qualifiait l’Ouganda de perle de l’Afrique, mais un paradis, hélas, gouverné par un tyran sanguinaire.
Qui était Idi Amin Dada ?
Idi Amin Dada Oumee, est né Idi Awo-Ongo Angoo à Koboko 1925, dans la province du Weste Nil, proche du Soudan.
Enfant illégitime, abandonné par son père, analphabète, il a eu une enfance chaotique, il gardait les chèvres. Il appartenait à la petite tribu nubienne des Kakwas -aux moeurs cruelles-, il vendait des biscuits sur les marchés.
A dix-huit ans, colossal, il a déjà la stature d'un géant : 100 kilos pour 1,90 mètre. Il sera neuf fois champion de boxe d'Ouganda, catégorie poids lourd.
Un destin singulier
Son destin s’esquisse en 1946, il s'engage en dans le King's African Rifles, d’abord comme plongeur, puis comme mitron.
Pendant la terrible guerre contre les rebelles Mau-Mau du Kenya, qui éclate en 1953, ses instincts brutaux prennent le dessus.
Il tue sans bruit, au couteau, il tranchait le pénis des récalcitrants -, en 1962, Amin est sergent-chef.
Grâce au soutien du président Milton d'Obote, il monte en grade rapidement, complète sa formation militaire en Grande-Bretagne et suit un entraînement de parachutisme en Israël.
Le 25 janvier 1971, Amin Dada renverse Milton Obote et prend le pouvoir.
Tyran psychopathe, sanguinaire, il s’enfonce dans le crime, les massacres commencent, la terreur s’installe. C'est le début d'impitoyables purges au sein de l'armée : des prisons aux murs rougis du sang des torturés, cadavres flottant sur les rivières, crocodiles rassasiés de chair humaine, liquidations maquillées en accidents de voiture.
Il commet sa première grosse bévue, il rompt avec Israël, jusqu'alors le meilleur allié de l'Ouganda, et juge les Israéliens pires qu'Hitler. Il lance sa guerre économique : il donne trois mois aux Asiatiques de quitter l'Ouganda en y abandonnant leurs biens. Indiens et Pakistanais contrôlaient la quasi-totalité du commerce et la moitié de l'industrie.
En octobre 1978, c’est l’erreur fatale. Il envoie 2 000 soldats attaquer la Tanzanie, c'est la guerre. L'armée tanzanienne achèvera sa contre-offensive en renversant Amin, qui s'enfuit d'Ouganda, le 11 avril 1979.
Surnommé le boucher de l’Afrique, le sanguinaire s’est éteint à Djedda, en Arabie saoudite, sans jamais avoir été jugé, en 2003, il était âgé de soixante-dix-huit ans.
Il a donné de l’Afrique, une image caricaturale avec l’empereur Jean Bedel Bokassa.
Jean-Claude Mombong
