Vital Kamerhe serait-il remis en selle pour 2028 ?

Vital Kamerhe serait-il remis en selle pour 2028 ?

Félin, animal politique ou génie politique, qui est réellement Vital Kamerhe ?

Il ne connaît pas l’indifférence, de nombreux Congolais l’ont admiré, de nombreux Congolais, plus encore, l’ont détesté, rejeté, voué aux gémonies.

Il est parfois lui-même à l’origine de la flambée de passion - violence absurde des sentiments et démesure des réactions -, qu’il ne cesse de provoquer.

De la prison au perchoir, Vital Kamerhe a remporté haut la main les primaires de l’Union sacrée de la nation (USN) pour la présidence de l’Assemblée nationale.

Vital Kamerhe avait accompli à une vitesse accélérée le parcours le plus typique de l’ascension politique à la congolaise, arrêté en février 2020, sa condamnation va stopper l’image de l’homme d’état qui se dessinait.

Mais, c’est quand on les croit finis que les hommes politiques renaissent de leurs cendres.

L’ancien tout-puissant directeur de cabinet du Chef de l’État avait ravalé l’humiliation sans un mot. Condamné à vingt ans de travaux forcés pour détournement de fonds et corruption aggravée, avant que sa peine soit réduite puis acquittée, l’homme était astreint à une nouvelle traversée du désert politique.

Il perd son influence auprès du président, mais cette fois-ci, son retour au-devant n’a pas duré.

Le président Félix Tshisekedi lui offre le ministère de l’Économie en mars 2023.

Ceux qui ont travaillé avec lui reconnaissent son intelligence, l’homme est mondain, s’il a beaucoup de qualités et de défauts -un désir incroyable d’exister, boulimique de succès, et un ego expansionniste-, il en est un qu’il n’a pas d’équivalent : la capacité à rebondir.

S’il y a un mot pour résumer succinctement le caractère de cet homme hors du commun, c’est bien « la résilience ». Il a l’art du rebond.

C’est un guerrier, un phénix qui a besoin, pour renaître du sang frais. C’est un grand brûlé de la politique, un survivant qui, à peine entré en agonie, programme déjà sa prochaine résurrection politique. Il l’a démontré à plusieurs reprises dans le passé.

Possible candidat en 2028 ?

La question ne se pose plus. S’il est élu président de l’Assemblée nationale, il sera le deuxième personnage de l’État dans l’ordre protocolaire.

Pour le moment, il joue la carte de la discrétion, il cache ses ambitions, il sait qu’il est détesté par une partie de l’opinion et par l’UDPS , le parti présidentiel. Mais personne n’est dupe.

Son parcours politique est atypique. Repéré par Laurent-Désiré Kabila, il jouera un rôle important sous Joseph Kabila.

Ancien secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), directeur de campagne du président Joseph Kabila lors des élections de 2006 , président de l’Assemblée nationale , il tombe en disgrâce en 2009.

Dans sa vie publique incroyablement active et riche, il a alterné les gloires et les déboires, les sommets et les vallées.

Sera-t-il candidat en 2028 ?

 

Jean-Claude Mombong

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