Lengi-Lenga : un talent au destin brisé !

Lengi-Lenga : un talent au destin brisé !

 

Fils d’un père menuisier et d’une mère au foyer, Claude Nsumbu Makola de son vrai nom voit le jour 16 aout 1954 à Kinshasa. Il est 4 garçons d'une famille de 9 enfants.

Grand artiste, auteur compositeur, plus connu sous le nom de Lengi Lenga, Ya Lengos était un chanteur de charme. Il fut une des grandes stars de la plus noble institution et patrimoine national de la RDC : le Zaiko Langa Langa.

Il a grandi à Kauka, dans la Commune de Kalamu, dans une famille d’origine très modeste.

Intelligent, son condisciple à l’école primaire fut Evoloko Lay Lay Antho et Jean Biolo à Saint Gabriel à Yolo-Nord. Après son certificat, il poursuivit son cycle d’orientation et humanités à Saint Luanga dans la Commune de Barumbu, puis à Ecomoraph, l'actuel Saint-Raphaël. Il était tiraillé entre le football et la musique, il fut aussi un très bon joueur de football. Son prénom de baptême serait Louis, mais fanatique de Claude François, il s’est prénommé Claude, selon certains témoignages.

Attiré par la musique, le jeune Claude arrête définitivement les études pour faire de la musique.

Comme tous les jeunes, il a débuté dans une petite formation « Le Venus », avec son ami Djunes Mama et dans Thuzaina Mopua. Son premier titre fut « Adam et Ève ».

En 1974, l’orchestre Zaiko Langa Langa subit sa première défection avec le départ de Shungu Wembadio (Papa Wemba), Evoloko Lay Lay Antho, Mavuela Somo Somo et Bozi Boziana.

Repéré par DV Moanda et Manuaku Pépé Felly à la sortie officielle de l'orchestre Thuzaina Mopua, c’est par le truchement de Riko Lukusa ,son aîné du quartier, célèbre basketteur à l’époque-contacté par le fondateur DV Moanda-, qu’il intègre l’orchestre Zaiko. Interné directement pendant quelques mois, à N'sele-maquis de quelques mois-sa carrière musicale va vraiment débuter en 1974 dans Zaiko Langa-Langa. 

En 1974, les mélomanes découvrent ce beau garçon timide vêtu d’une tunique rouge avec Likinga Redo dans Zaïko, après le départ d’Evoloko, Papa Wemba, Bozi Boziana et Mavuela.

Presque effacé à ses débuts dans Zaïko, Ya Lengos s’affirmera plus tard pour devenir la coqueluche du groupe, il bouscule le style bourgeois de Zaiko, ses extravagances cassent le code de ce groupe très classique, transgressif, Ya Lengos aimait jouer au voyou du groupe ; ce qui plaisait énormément au président Jehrsy Jossart N'yoka Longo.

Il s’est révélé un excellent chanteur et danseur, il enthousiasmait le public, avec le tempétueux Mbuta Mashakado et Likinga, ils ont fait oublier les traces des éléphants d’autrefois.

La presse s’extasie de découvrir, au début des années 80, ce nouveau phénomène qui rivalise succès et fait de l’ombre à Papa Wemba, impensable à l’époque.

Talentueux compositeur avec des chansons à succès (Nadine, Makoko,Essesse, Muvaro, Kamango, etc...), il est mort dans l’indifférence la plus totale, personne ne lui est venu en aide.

Célébrités et drogue, une vieille pratique chez les artistes, Ya Lengos est fini par tomber dans la dépendance et laisser sa peau, le 25 mai 1998, une descente aux enfers aux effets dévastateurs.

Sa mort est passée presque inaperçue, mais, il a été pleuré par tous ceux qui se plaisaient au contact de cet esprit bienveillant, généreux et hospitalier qui aimait la vie.

25 ans après sa mort, ses enfants réclament sans succès les droits d’auteur de leur père.

Toutes les démarches menées pour rentrer dans leurs droits se sont avérées infructueuses, les orphelins de Ya Lengos sont déterminés à ne pas baisser les bras et espèrent qu’une solution satisfaisante pourra être trouvée, comme cela se fait pour d’autres orphelins et veuves, par la Socoda (société congolaise des droits d’auteurs).

 

Jean-Claude Mombong

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